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les bornes an nombre de trois, placées sur un piédestal commun, et saites eu forme du cônes alongés. C’étoit entre ces bornes et la spina que devoient passer les chars, et comme cet espace étoit assez etroit, c’étoit à ce tournant qu’il étoit facile d’échouer.

Les principaux monumens que les médailles nous font voir, dans la longueur de la spina, sont des autels à diverses divinités, de petites édicules ou chapelles, des colonnes isolées surmoutées des statues de la Victoire, des trépieds, des portiques de la différens genres, des colonnes supportant des frontons, ou des plates-bandes couronnées par les symboles de Neptune, de Castor et Pollux, des statues et des groupes.

Ce fut pour l’ornement de la spina de leurs cirques, que les Romains enlevèrent à l’Egypte les obélisques, qu’ils placèrent quelquesois au milieu, quelquesois aux extrémités. Plusieurs de ces obélisques se retrouvent encore aujourd’hui dans Rome moderne, placés aux mêmes endroits qu’ils occupèrent jadis. Tel est celui de la place Navone, reste elle-même et souvenir de l’emplacement où étoit le Circus Agonalis, qui donna à la place moderne le nom de Piazza, Nagona, et par corruption Navona.

Nous renvoyons du reste le lecteur au mot CIRQUE, où l’on s’est étendu sur la description, tant de l’ensemble, que des détails et des particularités de ces monumens du la magnifocence romaine. VoyezCIRQUE.

SPIRAL, adj. m. On appelle ainsi un corps, une ligne qui environne un objet quelconque en tournant. La ligne spirale est celle qui en tournant s’éloigne toujours de son centre. Telle est la ligne dont est formée la volute du chapiteau ionique ; telle est, en particulier, la ligne que décrivent les cercles d’une vis autour d’un cylindre.

La colonne qu’on appelle torse est formée par une ligne spirale. Il y a dans l’antique plus d’un exemple de cannelures en spirale. On peut citer à cet égard les colonnes du petit temple de Clitumne près Spoletto, qui sont ainsi cannelées dans le tiers insérieur de leur sût.

SPOLETTO (jadis SPOLETUM), ville antique de l’Ombrie, aujourd’hui dans les États de l’Eglise.

La ville moderne a conservé, du moins dans ses environs, plus d’un reste témoin de sa magnificence passée. Hors de ses murs est une petite église, dont le sanctuaire est pratiqué dans un temple dit de la Concorde, dont il subsiste encore six colonnes corinthiennes, trois de chaque côté, et dont la frise est dorique : ce qui semble indiquer que ce fut un ouvrage sait dans les bas siècles, des débris de quelqu’autre monument.

On voit les restes d’un temple de Jupiter dans le couvent de Saint-André, et d’un temple qu’on appelle de Mars, au-delà de la rivière, là où est


l’église de Saint-Isaac ou de Saint-Julien. Il y a aussi des vestiges d’un palais de Théodoric.

Un aqueduc très-considérable, bâti par les Romains, amène l’eau de Monte Luco, à six milles de Spoletto et de la Caprareccia, qui en est à trois milles. Les conduites passent sur an pont de 600 pieds de longueur et de 300 pieds de haut, qui joint les deux montages, et qu’on appelle Ponte delle Torri. Ces eaux passent aussi sur le Ponte Sanguinario, qui joint le Monte Sant’Angelo avec Monte Luco.

A neuf milles de Spoletto on trouve à gauche sur le chemin, un petit temple antique bâti vers la source du Clitumnus, qui a donné à ce monument le nom sous lequel on le désigne ordinairement. On ne connoît pas l’époque de sa construction, mais son goût extrêmement orné, permet de croire qu’il ne doit pas appartenir à une trèshaute antiquité.

Plus d’une particularité, sa conservation et sa situation pittoresque en sont un des restes d’architecture romaine les plus intéressans. La disposition de son plan est surtout remarquable par sa singularité. Sa façade se trouvant sur une pente escarpée qui conduit au Clitumne, le péristyle antérieur n’a point d’entrée. L’architecte a reporté en arrière-corps deux petites entrées, qui, avec leur avant-corps, forment dans le plan une sorte de croix. Chacune de ces entrées, avec son avantcorps moins élevé que le corps principal du temple, repose sur un soubassement très-haut, qui donne une sort grande élégance à tout l’ensemble. Trois escaliers, ou rangs de degrés, conduisent à chacune des entrées latérales. Un de ces escaliers est en sace, les deux autres sont de côté, et aboutissent à un petit vestibule formé de deux pilastres d’angle carrés et isolés, et de deux colonnes, d’où l’on passe dans une petite pièce quadrangulaire.

Cette pièce vous introduit dans une espèce d’atrium ou d’avant-temple, qui a son côté antérieur borné par le péristyle de face dont on a parlé, lequel se compose de quatre colonnes également espacées, et de deux pilastres d’angle carrés et isolés, qui figurent les antes, mais détachées du mur du pronaos.

De ce pronaos, ou avant-temple, on arrive au corps principal du temple, dont le plan est un carré long, se terminant dans le fond par une grande niche, surmontée d’un fronton que supportent, de chaque côté, deux colonnes adossées au mur et posant sur un stylobate commun.

Tout l’édifice n’a guère que vingt-cinq pieds de hauteur, dont huit pour le soubassement général.

Quoiqu’en général l’ordonnance et les profils de cette architecture soient d’un bon goût, quelques détails de sa décoration autorisent à penser, que ce monument nu doit pas remonter à une époque sort ancienne. Ainsi la niche du fond du