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Les ogyves ou les nervures des voûtes, qu’on appelle ainsi, sont quelquefois méplates, quelquefois arrondies avec filets, quelquefois elles se composent de plusieurs moulures.

Les ogyves ainsi définies forment toujours, dans les voûtes où elles se croisent, ce qu’on peut appeler l’ossature de la construction. Elles sont ordinairement de pierres dures et d’une plus grande dimension que celles qui forment les remplissages, et ne sont guère autre chose que de petits moellons qui, comme les briques, servent de revêtement à une maçonnerie de blocage.

Les ogyves, dans les constructions gothiques, ne sont donc rien autre chose que les arêtes saillantes au lieu d’être les arêtes sans saillie des voûtes lunelatœ, à lunettes, ou ployées (du verbe luno, qui signifie courber), que les Anciens ont appliquées à leurs grands intérieurs voûtés, tels que furent ceux des vastes salles des thermes.

Le besoin d’établir dans les églises catholiques (voyez Gothique (Architecture) des voûtes à de très-grandes hauteurs, dans de vastes dimensions et sur des supports isolés, fit adopter aux architectes d’alors le système de construction, qui tend le plus possible à diviser la pesanteur des voûtes, à eu répartir la poussée, et à en décharger le plus possible leurs supports.

L’angle aigu produit par le croisement des ogyves ou arêtes saillantes dans les voûtes, occasionne encore le ploiement des arcs tiers-point ou arcs doubleaux formant le remplissage entre les ogyves, et de-là naturellement l’usage des arcs aigus, soit dans les arcades des nefs d’église, soit dans celles des fenêtres des bas côtés ou des nefs qui correspondent aux arcs doubleaux.

Toutefois ou ne sauroit s’empêcher de remarquer que les ogyves des voûtes gothiques nous prouvent, non-seulement que l’arc aigu ne fut pas une invention de leurs architectes, puisqu’on eu trouve des exemples dans toutes les architectures antérieures, mais que ces architectes ne méconnurent pas, comme on le répète trop souvent l’arc plein cintre. En effet, l’arc plein cintre, outre qu’on le trouve employé souvent dans les arcades des édifices gothiques, existe de fait dans toutes les voûtes à ogyves. Les angles produits dans le dessin des voûtes par le croisement des ogyves, empêchent souvent de remarquer que ces quatre compartimens angulaires ne sont dus qu’aux deux arcs en plein cintre qui forment les nervures de l’ogyve. Ces arcs sont plus ou moins exhaussés ou surbaissés, selon l’élévation ou la largeur que doivent avoir les voûtes. Voy. Gothique (Architecture).

OLIVE, sub. f. Le fruit de l’olivier a fourni à l’ornement, dans l’architecture, une imitation qui trouve sa place en grains oblongs, enfilés comme des chapelets, et qu’on taille sur les astragales et sur les baguettes.

Olive (feuille d’). On l’emploie dans l’ornement, et nous avons vu qu’on distingue dans les chapiteaux corinthiens ceux dont les feuillages sont taillés d’après l’imitation de l’acanthe, ou d’après celle des feuilles de l’olivier. Voyez Chapiteau corinthien.

ONGLET. Voyez Assemblage en onglet.

OPA. Mot latin qui est le même qu’οωα ou οωη, lequel, en grec, signifie trou, ouverture.

Les Romains usèrent du mot opa, opœ, dans l’architecture, pour désigner, comme Vitruve le dit, ces trous que nous appelons trous de boulin, lesquels sont formés dans la construction par l’intervalle qu’occupent les solives, intervalles qui restent vides et produisent des ouvertures carrées lorsque les solives disparoissent.

Les Grecs, et Vitruve après eux, ont donné le nom d’opa, trou, à ces intervalles qui, dans la, charpente des plafonds, séparent les solives dont les bouts extérieurs furent décorés du triglyphe (voyez Triglyphe), et de-là le nom de métope, composé de μιτα et deοωη, trou intermédiaire entre les solives ou les triglyphes. Voyez, sur cet objet, la discussion qui a lieu à l’article Métope.

OPAION. Du mot οπα, les Grecs ont fait le mot οπαιον, qui signifie ouverture d’en haut dans les bâtimens.

OPISTHODOME. Ce mot est grec (οπιοιοδομος), et se compose en grec de deux mots, οπισιε et δομος, qui signifient derrière et maison, et dans leur composition veulent dire la partie de derrière d’une maison.

Le mot domos s’applique aux temples, comme les Italiens disent encore il duomo pour église ; c’est la maison par excellence. Ainsi opisthodome signifie, appliqué aux temples grecs, cette partie de leur ordonnance qui correspondoit au pronaos, et que les Romains appelèrent posticum.

Cependant opisthodome a, dans le sens que nous lui donnons, la propriété de signifier dans le temple grec deux parties distinctes, quoique toutes deux situées au côté opposé de celui qui formoit le devant de l’édifice ; et nous verrons encore que, par suite de l’emploi qui fut donné à une de ces parties postérieures du temple, on peut appeler opisthodome un édifice distinct et séparé du temple.

Nous allons parcourir les trois manières d’entendre ce mot.

L’opisthodome, selon la première manière d’être appliqué à l’ensemble et à l’ordonnance générale du temple, est cette partie qui, dans le parallélogramme dont est formé le naos, répète symétriquement à l’extrémité postérieure la partie antérieure qu’on appelle pronaos ou avant-temple. L’avant-temple se compose, dans les temples am-

Diction. d’Archit. Tome III
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