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SOUPIRAIL D’AQUEDUC. (Terme d’architecture hydraulique. )On appelle du ce nom une certaine ouverture en abat-jour dans un aqueduc couvert, ou à-plomb dans un aqueduc souterrain, et qu’on pratique d’espace en espace, pour donner de l’échappée à l’air, qui, s’il y restoit renfermé, s’opposeroit au cours de l’eau.

SOURCES, s. f. pl. (Jardinage. ) C’est un grand agrément pour un jardin, surtout du genre irrégulier, que d’avoir dans son terrain des sources, qui donnent à l’art les moyens naturels d’en conduire les eaux, de les distribuer au gré des différens sites, et selon les effets qu’on prétend en tirer, pour l’embellissement et pour l’ utilité. On peut voir ce qui a été dit à cet égard a l’article EAU.

Dans les jardins, on appelle sources plusieurs rigoles de plomb, de rocaille ou de marbre, qui sont ordinairement bordées de mousse ou de gazon, et qui, par leurs détours et sinuosités, forment au milieu des bosquets plantés sans symétrie, et sur un terrain en pente, une espèce de labyrinthe d’eau, ayant quelques jets aux endroits où ces rigoles se croisent.

SOUS-CHEVRON, s. m. Pièce de bois d’dôme non, ous d’comble non en dôme, Dans Laquelle is assemblé non debout de bois, Appelé clef, Qui retient Deux chevrons Courbes.

SOUS-FAITE. Voyez SOUFAITE.

SOUTERRAIN, adj. et subst. On appelle ainsi tout lieu qui se trouve sous terre, soit qu’il soit l’ouvrage de la nature, soit qu’il ait été ainsi pratiqué par l’art.

Les souterrains naturels sont ceux qu’on appelle grottes, antres ou cavernes. Au mot GROTTE (voyez ce terme) nous avons fait mention de quelques-unes des plus célèbres productions de la nature en ce genre, et nous y renverrons le lecteur.

Ce que les souterrains naturels, considérés en général, nous offrent comme ayant eu, ou pu avoir quelques rapports avec l’art de bâtir, nous l’avons fait voir à l’article ARCHITECTURE, en recherchant quelques-unes de ces causes locales, qui ont pu influer dès les premiers âges de certaines nations, sur te goût et les pratiques de leur architecture. On ne sauroit nier en effet que, dans quelques pays, les premières sociétés n’aient pu profiter des grottes ou des souterrains naturels, pour en faire leurs habitations, et selon la nature facile à exploiter de certains matériaux, n’aient pu se creuser des demeures qu’on appellera souterrains. Cependant on doit dire que l’esprit systématique a beaucoup exagéré les conséquences de ce fait, et qu’on s’est souvent mépris sur les causes qui en beaucoup de pays, et surtout dans le voisinage de beaucoup de


villes, ont produit de grandes et nombreuses excavations. Si l’on accorde que l’Egypte a pu devoir l’extrême simplicité de son architecture et de ses procédés de construction aux habitudes des souterrains et des excavations, que plus d’une cause bien connue multiplia dans cette contrée, il faudra aussi reconnoître que beaucoup de ces souterrains, qui dans des temps postérieurs auront servi d’asyle ou de retraite à plus d’une sorte d’habitans, avoient été originairement creusés pour un tout autre emploi, c’est-à-dire pour extraire les pierres employées aux grandes constructions des temps précédens.

Or, telle fut certainement l’origine de ce grand nombre d’excavations souterraines que nous présentent les environs de beaucoup de villes anciennes et modernes. Qui ne sait pas, par exemple, que ces vastes souterrains qu’on appelle catacombes à Rome, à Naples, à Syracuse et ailleurs (voyez CATACOMBE), ne devinrent des lieux de sépulture, qu’après avoir cessé d’être les carrières d’où l’on avoit extrait pendant des siècles, les terres, les sables, les matériaux propres à la bâtisse ? Ainsi Paris se trouve environné de souterrains dont l’étendue ira toujours en croissant ; et quelqu’étonnant que pourra paroître un jour ce long travail des siècles, nous n’avons toutefois aucune admiration pour ces résultats d’opérations purement mécaniques.

Il faut la réserver, cette admiration, pour les souterrains qui furent réellement des ouvrages de l’art, c’est-à-dire qui nous présentent une image ou une répétition des monumens construits sur terre, et qui eurent une destination religieuse ou politique.

Si nous en croyons l’histoire ancienne, et les découvertes modernes, aucun peuple n’eut plus d’occasions de pratiquer ce genre d’architecture, que le peuple égyptien, et ce fut surtout à l’époque où le siège du gouvernement étoit établi à Thèbes ; car on convient assez maintenant que ce fut de ce point que les institutions, les mœurs, et les pratiques des arts et de l’architecture, se répandirent, soit en remontant le Nil vers l’Ethiopie, soit en descendant vers le Delta. L’usage des sépultures favorisa, particulièrement dans la Thébaïde, le travail des souterrains. C’étoit dans de profondes excavations que les rois cherchoient à dérober aux recherches des âges futurs, les lieux qui devoient recevoir leurs corps. La description du tombeau découvert récemment par Belzoni, et qu’il a cru être celui de Psamméticus, peut donner la plus juste idée de cette sorte de monumens, où l’on retrouve le même goût de disposition d’ornemens, et de peintures hiéroglyphiques que dans les édifices construits, avec cette différence que tout s’y est trouvé intact et dans un état de conservation qui s’explique, quand on pense que l’air et la lumière n’y avoient pas pénétré depuis quelques milliers d’années. Ce qui étonne