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bon sens et l’expérience suffisent, pour faire comprendre qu’il importe à la solidité des édifices, d’y diminuer, autant qu’il est possible, la quantité des matériaux, en augmentant le volume de leur masse, selon que la nature le permet.

Ce que l’on dit à cet égard s’applique uniquement aux constructions en pierre ; celles qui sont on maçonnerie, soit de brique, soit de blocage, loin d’infirmer la valeur de cette règle, lui donneroient, s’il en étoit besoin, une force nouvelle, puisqu’il entre dans la perfection de ce procédé de construction, que les masses qu’elle produit ne fassent qu’un tout indivisible. Il en est de même de certaines maçonneries d’écumes de lave ou scories de volcan, qui ressemblent à des éponges, mais ayant la dureté du fer, et qui offrent : une infinité de pores ou de petits trous, dans lesquels le mortier entre et s’incorpore avec la matière.

Un des grands moyens de solidité dans les édifices, de quelque nature qu’ils soient, est donc celui de la liaison que l’on procure aux matériaux qu’on emploie. Le plus ordinaire consiste dans la composition des mortiers (voyez CIMENT, MORTIER) dont on use, surtout pour les constructions en pierrailles, en mœllons, briques, etc. Les pierres de taille, selon leur dureté, reçoivent aussi entre leurs joints plus ou moins de mortier. Mais les Anciens nous ont laissé de nombreux exemples de la liaison des pierres, par des crampons de métal (voyez CRAMPON) ; le bronze fut plus particulièrement employé à cet effet. Les ruines de l’Egypte nous sont voir des tenons de bois qui servirent de liaison aux pierres, et le fer est le métal que les Modernes y appliquent de préférence.

Les moyens de solidité dont on vient de faire mention regardent surtout la construction, considérée dans un système simple, et sans ce qu’on appelle science. Il n’y a aucun doute que des usages et des besoins plus compliqués, que des bâtimens destinés à de nouveaux emplois, que la direction des esprits et des études vers les sciences mathématiques, ont dû amener dans l’architecture, des compositions dont l’exécution ne sauroit avoir lieu, que par les ressources pratiques, dépendantes du calcul des forces et des résistances, que par les connoissances de la mécanique, que par les opérations géométriques, qui démontrent la vertu des différentes sortes de courbes à employer dans les voûtes. C’est à l’aide de cette science que les Modernes ont osé élever des masses, dont la dimension surpasse en hardiesse tout ce que les Anciens ont fait. L’art des voûtes de toutes sortes de figures, a fourni à l’architecture des combinaisons nouvelles, qui ont amené à leur suite l’amour du merveilleux et le goût du difficile. Peut-être est-il permis de croire que l’architecture, en sacrifiant les idées et les sormes simples, aux inventions composées et difficultueuses, a seulement échangé un genre de gran-


deur pour un autre, et le plaisir facile de l’admiration, contre le sentiment souvent pénible, et toujours moins durable, de l’étonnement.

Ce qu’il faut dire en effet du principe de solidité, dans son rapport avec les sensations que l’architecture doit produire, c’est qu’il importe, plus qu’on ne pense, qu’il soit mis à découvert. Tout artifice qui tend à le déguiser, va directement contre l’esprit de l’art, et contre cet instinct de raison qui nous porte à mettre l’utile avant tout, dans les ouvrages qui particulièrement reposent sur le besoin. Or, lasolidité étant le premier besoin des édifices, et la durée qui en dépend étant le principal résultat que nous en exigeons, non-seulement nous voulons qu’ils soient solides, mais nous voulons encore le savoir, et pour le savoir, le plus grand nombre des hommes veut en être instruit par l’apparence elle-même, veut en pouvoir juger par ses propres sentimens, et non sur la seule garantie des savans.

Ce qui met tout le monde en état de porter un jugement certain sur cet article, c’est l’observation constante du principe, qui veut que le fort porte le foible. Ainsi a-t-on eu de tout temps une grande admiration pour les masses pyramidales, sortes de formes où l’on ne sauroit s’empêcher de voir la solidité portée, par la seule nature de ces constructions, au plus grand excès, puisqu’il est dans les conditions de cette structure, que la solidité du support augmente, à mesure que diminue le poids qui doit être supporté.

Lorsqu'il arrive que par un système de construction inverse, comme dans celle des trompes, malgré l’artifice qui en assure la solidité, nous voyons la force supportante diminuer pour la vue, à mesure que s’accroît la masse supportée, cette contradiction choque l’instinct ; et il est vrai de dire qu’on ne doit employer cette méthode de bâtir, que dans les cas où elle est dictée par une nécessité impérieuse. Ce n’est pas qu’il n’entre aussi dans quelques habitudes de notre esprit d’estimer et d’admirer le difficile, uniquement parce qu’il est difficile ; mais ce goût des tours de force appartient surtout à cette période de temps, où toutes les notions de l’antiquité étant oubliées, et toute saine théorie inconnue, ou chercha le beau dans l’extraordinaire, la grandeur dans l’exagération, la richesse dans la prodigalité, et la solidité dans une multitude de moyens factices, d’armatures étrangères, de contre-sorts et d’arcsboutans, qui toutesois en dénonçant à la raison le vice de la hardiesse même, peuvent surprendre un moment le suffrage des yeux.

SOLIN, s. m. Sur Donne CE nom à l’espace Qui is Entre les épisodes des solives posees Sur une poutre, Sur une sablière ous sur mur de l’ONU. This is espace ordinairement REMPLI de maçonnerie.

On appelle also solin l’arête, Soit de plâtre, de mortier Soit, qu’on fait aux couvertures des