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dans les œuvres de bâtir. Lorsque de grandes choses ont été faites et produites en architecture, le goût s’en propage, et de proche en proche, un certain courant de mode tend à tout renouveler. C’est ce qui étoit arrivé au temps de Silvani. Les deux siècles qui le précédèrent, avoient mis l’architecture dans le plus grand honneur. De toutes parts s’étoient élevés de grands et magnifiques monumens ; les princes, les grands, de simples particuliers opulens, avoient mis leur ambition dans la grandeur et la beauté de leurs habitations. Ces exemples produisirent de nombreuses imitations. Chacun voulut, selon ses moyens, suivre le mouvement imprimé au luxe. Il se crée alors, pour tous les degrés d’ambition, un certain art de remettra à neuf les anciens bâtimens, de les changer d’habit si l’on peut dire, et de leur redonner une physionomie plus moderne. C’est l’âge des refaçons, des restaurations, des remaniemens, et cet âge-là fur celui où vécut Silvani.

On l’a déjà vu occupé de semblables soins, et Baldinucci va encore se contenter d’énumérer les travaux infinis (dit-il)qui l’occupèrent en ce genre. Le infinite restaurazioni e riduzioni al moderno di chiese di ville di nostri cittadini, etc. De ce nombre furent la villa du sénature Ugolini à San Martino a Strada celle de Guichardini à Valdipesa ; celle de Giulio Morelli et du sénateur de la même famille, ainsi que leur maison à Florence ; le Casin du marquis Salviati, et son palais d’habitation ; la villa du sénateur Luigi Altoviti a Romitizzo ; la maison du prieur Sébastien Ximennès ; la villa du sénateur Lorenzo Strozzi à Valdipesa ; la maison du chevalier del Rosso, ainsi que sa façade ; celle de Jean-André del Rosso ; celle du marquis Vincenzio Capponi ; le superbe salon du palais Galli, dans la rue dé Pandolphini ; la grande salle du palais Pucei ; la façade de la maison Gianfigliazzi, sur le bord de l’Arno. Quelques-uns de ces édifices et d’autres encore, soit convens, soit églises, entièrement construits par lui, furent son ouvrage en propre. Mais le plus grand nombre ne fit pas moins d’honneur à son talent, par l’intelligence et l’habileté avec lesquelles il fut redonner, en quelque sorte, une nouvelle existence à d’anciennes bâtisses, conçues sans goût, et exécutées sans aucune considération d’art.

Silvani ne fut pas moins recommandable parses qualités morales, que par ses talens. Ce fut un homme de bonnes mœurs, désintéressé, charitable appliqué à tous ses devoirs, et les remplissant avec le zèle le plus scrupuleux. L’extrême vieillesse où il parvint, ne le ralentit jamais, surtout dans. la surveillance de la cathédrale, Confiée à ses soins. . On raconte qu’il ne diminua rien de l’assiduité de ses inspections, continuant de monter, tout seul, les centaines de degrés qui conduisent au sommet de la coupole de la tour. Tout ce qu’on put obtenir de lui. sui qu’il se fit accompagnér de quelqu’un, et il choisit pour aide ; et pour compa-


gnon un ouvrier de la fabrique, centenaire luimême.

SIMBLEAU, s. m. Ce est le cordeau ou La ficelle Avec quoi les charpentiers tracent juin circonférence, when sa grandeur surpasse la Portée d compas non.

SIMÉTRIE. Voyez SYMÉTRIE

SIMPLE, SIMPLICITÉ, Nous réunissons d’autant plus volontiers, sous ces deux mots, les notions de la qualité qu’ils expriment, que le mot simple, qui est un adjectif, s’emploie souvent aussi substantivement, et l’on dit le simple, en l’opposant au composé. On dit le simple, comme on dit le beau le grand, pour la beauté, la grandeur, etc.

Le simple donc, ou la simplicité, est, dans tous les arts, une qualité essentielle, en tant qu’elle est un des principes les plus actifs, et les plus sensibles du plaisir que leurs ouvrages nous procurent

En effet, de quelque genre que soient ces ouvrages, qu’ils soient de nature à s’adresser plus particulièrement ou à l’intelligence, ou à l’imagination, ou au sentiment, ou à toute autre des facultés de notre ame que l’on voudra, et qu’ils s’y adressent soit par un de nos sens, soit par an autre, ce que demande avant tout chacune de ces facultés, et ce que vent chacun des sens qui leur sert de ministre, c’est de concevoir, de se figurer, et de jouir facilement.

Ainsi nous demandons aux idées et aux images de se présenter à notre ame dans l’ordre le plus clair, et sous des formes qui se laissent saisir sans confusion.

C’est cette manière d’être des idées, des formes, des lignes, des contours et de leurs figures, que nous appelons simplicité.

Il y u entre la simplicité et l’unité, des rapports qui font très-facilement confondre la nature et les effets de chacune. Cependant leurs notions sont distinctes. Lorsqu’ Horace a dit. . . . . sit quodvis simplex duntaxat et unum, il n’a probablement pas entendu réunir ces mots, comme de parfaits synonymes, comme l’expression redondante d’une seule et même notion. Quoiqu’il soit vrai de dire, que les effets de ces deux qualités doivent souvent se rencontrer ensemble, que le principe d’unité empreint dans un ouvrage, y est peut-être le résultat de l’esprit de simplicité, et que ; réciproquement, là doit régner le mérite de la simplicité, où se découvre le principe d’unité, toutefois l’analyse métaphysique sait appliquer à chacune, un caractère distinctif.

L’unité consiste particulièrement, dans les arts d’imitation, à produire la liaison de toutes les parties avec le tout, à ramener tous les détails a un point fixe, à faire enfin que chaque chose, eu