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Mais la seconde entrée est saite pour une clef, qui doit être en ire les niai us du concierge, du maitre de la maison, ou du supérieur, cl cène clef a ta propriété de pouvoir ouvrir les serrures de toutes les portes.

SERRURERIE. L’art de faire des serrures a donné son nom à l’art de la serrurerie, quoique les serrures sassent aujourd’hui la moindre partie d une profession, qui embrasse un très-grand nombre de travaux et d’emplois, lorsqu’on y comprend, comme cela se doit, les ouvrages si multipliés du fer, et les applications innombrables qu’on en sait dans le bâtiment, à tous les accessoires d’utilité ou de décoration des édifices.

Il n’est ni dans l’esprit ni du ressort de ce Dictionuaire, d’embrasser les procédés de travailler le fer. A ce dernier mol, nous avons cru devoir nous contenter de l’énumération des différens noms qu’un donne au fer, selon sa grosseur, ses façons, ses usages et ses défauts. Ces nombreuses dénominations expliquent suffisamment toutes les variétés que le travail donne a celle matiere, considérée généralment dans ses rapports aveu la bâtisse. Voyez FER.

La serrurerie en multiplie encore les emplois pour les besoins de la vie, par des travaux et des genres d’industrie, dont le détail seroit la matière d’un ouvrage spécial.

La serrurerie, vue sous un rapport plus particulier avec l’art proprement dit de l’architecture, ne sauroit donc nous occuper, qu’en considérant ses travaux comme pouvant dans plus d’un emploi, contribuer a la décorai ion des édifice. Nous avons consacré déjà nu article a l’emploi qu’on a sait des grands unvraies de serurrerie, comme objets de clôture, sous le nom de grille, (V. ce mot. ) Nous ne répéteront donc point ici, que cet ait peut, dans tous ses de sins, s’approprier une multitude de formes, de deuils, qui constituent la peinture et la sculpture d’ornement.

SERVANDONI, né en 1695, mort en 1766.

Cet artiste qui s’est acquis, dans le dernier siècle, une trés-grande célébrité, la dut a deux genres, dont un seul auroit fait sa réputation. La peinture qu’il cultiva d’abord, le conduisît aux études de l architecture, et l’architecture dont il posséda le génie, vint ensuite lui prêter les grands moyens qu’il mit en œlivre avec tant d’éclat, dans l’an des décorations de théâtre et delà composition des fêtes publiques.

Né a Florence, il y contracta d’abord un goût très-vis pour le dessin e la peinture. Le genre de peinture auquel il se livra dès ses premières années, et le inaitre dont il prit les premières leçons (le célèbre Pannini), influèrent bien certainement sur la direction que devoit naturellement suivre son génie. Pannini s’étoit fait alors remarquer par une espece de compositions, qui rénnissoit les vues


de paysage, à celles des monument on des ruines de l’architecture antique. Celle réunion d’objets exige que le paysagiste soit architecte, ou que l’architecte soit paysagiste.

A cette école, Servandoni commença à devenir l’un et l’aune. Ses tableaux de ruines et de paysages qui décorent aujourd’hui les cabinets des amateurs, surent les préludes des grandes conceptions, auxquelles son talent devoit être un jour appelé.

Il lui falloit agrandir le cercle de ses études. Dans cette vue il alla à Rome, où il étudia sérieusement l’architecture sous Jean-Joseph de Rossi, mais plus utilement encore dans les monument d’antiquité de la ville immortelle. Il ne s’étoit propose d’abord, que demeure plus de correction et une plus grande vérité, dans la représentation de ces magnifiques débris, que n’en mettent ordinairement les peintres du genre auquel il s’étoit adonné.

Servandoni paroissoit travailler pour la gloire plus que pour la sortune. Or, il arrive plus souvent a la gloire de donner la fortune, qu’à la soi lune de conduire à la gloire. Sa renommée ne tarda point à s’étendre. Entraîné aussi par le goût des voyages, il passa en Portugal, où il peignit des décorations pour l’Opéra italien, et donna plus d’un projet de différentes fêtes. Les succès qu’il obtint passèrent ses espérances. Il fut décoré de l’ordre de Christ j c’est pour cela que depuis on l’appeia généralement le chevalier Servandoni.

En 1724 il vint en France. Sa réputation qui l’y avoit devancé, lui procura bientôt la direction des décorations de l’Opéra. Ce fut en 1728 qu’il développa pour la première suis, dans l’opéra d’Orion, lu magie de son art. Tout Paris se trouva transporte près des embouehmes du Nil, au milieu des ruines et des débris des pyramides, Il paroît qu’on connut pour la première lois à ce théâtre ce que peuvent produire d’illusion, la belle composition des lignes, la vérité des formes propres aux monumens, le prestige des deux perspectives linéaire et aérienne, joint au charme de la couleur et à l’effet de la lumière.

Aussi, des ce moment, le spectacle de l’Opéra prit une forme nouvelle. Pendant l’espace d’environ dix-huit ans, que la partie de ses décorations fut confiée a Servandom, il en exécuta plus de soixante, et l’on convint qu’il avoit laissé bien loin derrière lui tous ses prédécesseurs. On met au nombre de ses plus belles compositions, celle du palais de Ninus, du temple de Minerve, des Champs-ELyées du palais du Soleil, et de la mosquée de Scanderberg, où ta perspective, l’illumination et la richesse de l’exécution, produisirent chez les spectateurs un enthousiasme extraordinaire.

Toutefois on jugea que l’artiste s’étoit surpassé lui-même, dans la décoration du génie du sen pour l’opéra de l’empire de l’Amour. L’heureuse dispo-