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sépulcre, ou, si l’on veut, cercueil, fait et sabriqué comme on le dira plus bas, venoit se ranger à côté d’un autre, et quand cette rangée étoit complète, on la recouvroit de terre, et par-dessus cette couche de terre, on établissoit une nouvelle rangée des mêmes cercueils. On a découvert ainsi jusqu’à trois de ces rangées, les unes au-dessus des autres, que la terre avoit recouvertes et dérobées, pendant une très-longue suite de siècles, à la violation.

Les cercueils qui renferment les corps dont on retrouve encore les restes, étoient faits de deux manières : les uns sont d’un seul bloc ; c’est ainsi qu’on les voit particulièrement dans la Pouille, ils sorment un rectangle parfait : d’autres ont leur couvercle fait en forme de toit. Quant à ceux qui sont construits ou faits par assemblage, ils se composent, dans leurs longs côtés, de six grosses pierres jointes ensemble, et de deux pierres semblables formant chacun de leurs petits côtés. Lorsque ces cercueils ont huit on dix palmes de long, on compte à leurs grands côtés dix à douze pierres élevées en deux assises, et toujours deux aux petits côtés. C’est une règle constante. Les couvercles ont plus d’une variété. Les uns sont plats, et d’une seule pierre, laquelle s’emboîte très-exactement, et entre dans l’entaille qui la reçoit : tels sont ceux dont la matière a plus de consistance. Le plus souvent les converties horizontaux, qui sont de tuf, sont faits de trois morceaux, quelquefois de deux, et quelquefois, dans l’intérieur de la caisse, il y a de petites colonnes pour servir de support au couvercle et l’empêcher de se rompre. Les couvertures des autres tombes sont faites quelquefois en angle ou en manière de toiture, souvent d’une seule pièce, quelquefois de deux, et l’on en trouve où les pierres sont disposées pyramidalement en dehors et en forme de gradins.

L’intérieur de ces cercueils ne contient ordinairement qu’un seul corps ; on en trouve où deux squelettes sont placés parallèlement sur une petite élévation. Il règne ordinairement en dedans, vers le haut, un rebord sur lequel on plaçoit les objets qu’on enterrait avec les morts, et c’est là, ainsi qu’autour des corps, qu’on trouve ces vases peints que les découvertes récentes ont extrêmement multiplies, et qui sont devenus un des objets les plus curieux, les plus instructifs, et les mieux conservés de toute l’antiquité.

Je ne porterai pas plus loin, sur cette matière, les notions, dont j’ai emprunté quelques détails à l’ouvrage du chanoine Jorio, célèbre investigateur d’antiquités à. Naples, ouvrage dans lequel il a le premier fait connoître, une multitude de particularités relatives à cette partie des sépultures chez les Anciens.

SÉPULTURE, s. f. Ce mot, quoiqu’il paroisse embrasser, dans l’ordre d’idées qu’il rappelle, la notion la plus générale, paroît cependant res-


treint par l’usage actuel, à indiquer particulièrement un lieu d’inhumation, plutôt que les monumens sunéraires mêmes, ou les sormes que les pratiques diverses des peuples leur ont données.

Ainsi on vient de voir dans l’article précédent, que les villes du la grande Grèce et de la Sicile avoient leurs sépultures situées en dehors de leurs murs, et assez ordinairement le long des routes ; et l’on a vu que l’usage assez général fut de les receler profondément en terre.

L’usage des Romains fut tout différent sur ce dernier point. Les sépultures aussi se portèrent hors de l’enceinte de Rome, et tous ses environs se peuplèrent de tombeaux, mais visibles, et construits avec plus ou moins de grandeur et de luxe. Voyez TOMBEAU.

Nous ignorons, et rien n’a pu encore nous donner de notions précises sur le mode de sépulture qui dut avoir lieu pour la multitude ;car il faut bien se garder de croire que soit la crémation, soit l’inhumation en des tombes particulières, aient été pratiquées à l’égard du grand nombre d’habitans des dernières classes, dans les villes populeuse Beaucoup de villes antiques ont conservé encore dans leurs enviions un grand nombre de ruines de tombeaux, et il en est peu qui n’aient en ainsi leur necropolis ou ville des morts. Mais quelque étendue qu’aient eue ces lieux de sépulture, il est indubitable que les restes des monumens funéraires qu’on y trouve, n’ont pu appartenir qu’aux familles distinguées, aux gens plus ou moins fortunés. Il dut y avoir des sépultures communes pour le commun des hommes, et peut-être le temps, ainsi que d’autres moyens de consomption, en ont-ils depuis bien des siècles effacé les traces.

Ces lieux de sépulture publique et commune, on les nomme aujourd’hui cimetières. (Voyez ce mot. ) Cependant on appelle encore sépulture, des lieux ou des monumens destinés à recevoir les tombeaux des plus grands personnages. Ainsi on dira que la sépulture des rois de France et de la famille royale, est dans l’église de Saint-Denis. Il y avoit jadis près de cette église une chapelle où étoit la sépulturedes Valois. La sépulture des grands-ducs de Toscane est dans la magnifique rotonde, qui termine l’église de Saint-Laurent à Florence.

On dit encore (mais seulement de quelques familles distinguées ), qu’elles ont leur sépulture en tel pays, dans telle chapelle. D’où il résulte que sépulture se dit ordinairement, non des tombeaux, monumens funéraires, mausolées, etc. , mais du lieu où reposent les corps et où se placent leurs tombes.

SÉRAIL, s. m. Ce mot, dans sa signification originaire, veut dire habitation, palais. Il se dit par excellence du palais qu’occupe le Grand-Seigneur à Constantinople.

C’est un grand enclos qui aboutit à la pointe de terre où fut bâtie l’antique Bysance, sur le Bosphore