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SAVONIÈRE, s. f. Grand bâtiment sur la forme de galerie, ou L’fait sur le savon. Il Contient des réservoirs à huile et soude, des cuves et fourneaux à rez-de-chaussée. Aux Étages Supérieurs Sont Les mises pour figer le savon et les Séchoirs pour le Sécher.

SAUTERELLE, s. f. Instrument composé de deux règles de bois, de même longueur, et assemblées par un de leurs bouts, en charnière, comme un compas, de sorte que les jambes étant mobiles, il sert à prendre et à tracer toutes sortes d’angles. On l’appelle aussi fausse équerre ou équerre mobile.

SAUTERELLE GRADUÉE. C’est une sauterelle qui a autour du centre d’un de ses bras un demi-cercle divisé en cent quatre-vingts degrés, dont le diamètre est d’équerre avec les côtés de ce bras ; en sorte que le bout de l’autre bras étant coupé en angle droit jusqu’auprès du centre, marque, à mesure qu’il se meut, la quantité de degrés qu’a l’ouverture de l’angle que l’on prend. On la nomme aussi récipiangle.

SCABELON, s. m. Vient du latin scabellum, qu’où Traduit en français par le mot escabeau. D’après fils étymologie, le scabelon seroit non marche-pied, meuble de Commodité Aujourd’hui, jadis Qui FUT Un signe d’honneur, et Qui, Comme tel, Étroit réservé aux siéges Qu’on Appelle Trônes. AINSI en trouve-t-on a toutes les divinités représentées sur des antiquités Trônes.

Sur Donne also CE nom à des Espèces de socles, de Quelque forme Qu’on les Fasse, et destiner Qu’on A être des supports de bustes, de candélabres, etc.

SCAGLIOLA (scaiole). Ce mot désigne, en italien, la pierre spéculaire ou sélénite, dont on forme des panneaux ou des tables, auxquels on donne, par le moyen de pâtes coloriées qu’on y incruste, l’apparence des marbres les plus précieux.

Ce procédé est devenu le rival de celui de la mosaique, et de celui qu’on appelle comesso. Il peut même arriver à rendre l’effet de certains tableaux d’ornement, d’architecture, de paysage, etc. Mais il ne faut pas confondre ces diverses sortes de procédés.

L’art de la scagliola, qui se nomme aussi mischia, du mélange des couleurs qu’on y emploie, a pour but d’imiter jusqu’à un certain point la peinture. On prépare à cet effet une table de stucblanc, composé de gypse ou de sélénite calcinée et réduite en poussière très-fine, mêlée avec une forte colle. On trace sur cette table le dessin des ornemens ou des figures qu’on veut rendre sensibles. Ensuite on enlève la matière avec un outil tranchant, et l’ou remplit le vide de ces traits ainsi creusés,


avec des pâtes du même stnc, mais diversement colorées, selon la nature des sujets à exprimer.

La table qui reçoit cette peinture par incrustation, étant rie la même matière que celle qu’on y incruste, le tout forme un massif solide, qu’on peut polir dans la deruière perfection, sans que l’œil puisse apercevoir la plus légère trace d’assemblage.

Ce genre d’art paroît avoir été pratiqué très-anciennement, bien que peut-être on en ait, dans les temps modernes, perfectionné les procédés et multiplié les applications. Quoique les Florentins réclament l’invention do la scagliola, on en trouve cependant l’usage à une époque antérieure eu Lombardie. C’est à Carpi, dans les états de Modène, qui, selon Lanzi, un certain Guido Saisi, né en 1584, mort en 1649, paroît l’avoir mise en honneur le premier, Il commença par exécuter des corniches et d’autres membres d’architecture, qui ont l’apparence des plus beaux marbres. Un de ses élèves, dans la même ville, surpassa les travaux précédens, à l’autel d’une église où les colonnes semblent être de porphyre. Tous les ornemens de diverses couleurs y sont entremêlés de médaillons avec figures.

Jusqu’alors l’art de la scagliola avoit surtout imité les marbres et les pierres de toute espèce. On en revêtissoit les baldaquins, les devants d’autel ; on en faisoit des comparutions d’arabesques, des tables de tout genre.

Mais vers le milieu du dix-huitième siècle, cet art fut porté à Florence au point de rivaliser avec la peinture, par l’entente du clair-obscur et du coloris, par le mélange adouci des teintes et leur dégradation. On exécuta surtout, parce procédé, des tableaux de paysage et d’architecture, qui paraissent ne le céder en rien au fini et à l’effet de la peinture à l’huile.

Florence a conservé encore et perfectionné un autre procédé d’imitattion de la peinture. Nous n’en avons dit qu’un mot à l’article MOSAЇQUE, dont il est toutefois une branche fort curieuse ; c’est ce qu’onappelle lavoro a comnesso, ou travail en pièces de rapport, qui sont des pierres dures rares et précieuses.

Vitruve semble en avoir fait une mention assez claire, lorsqu’il parle de ce travail à compartiments de marbres de rapport qu’il appelle seetile, distinct de celui à tesserœ, c’est-à-dire la mosaïque proprement dite, qui se compose de petits cubes ou dés de forme régulière et de couleurs diverses, dont on faisoit de si beaux pavemens.

Le commesso n’a jamais été porté nulle part à un plus haut point, de perfection qu’à Florence, soit sous le règne des Médicis, soit encore dans ces derniers temps. On a effectivement entrepris de lutter contre la mosaïque dans certains tableaux, surtout ceux qui offrent des imitations d’architecture, de ruines, de Heurs, de coquillages, de vases,