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figures mêmes des personnages, représentés vivans et couchés sur des sortes de matelas.

Il n’entre point dans le sujet d’un Dictionnaire d’architecture de parcourir et de décrire, même en abrégé, toutes les variétés d’ornenens, de figures, de bas-reliefs historiques, mythologiques ou allégoriques, qui furent, sur les surfaces des sarcophages une source inépuisable pour la sculpture, de travaux, d’inventions, de compositions plus ou moins remarquables. L’usage des sarcophages en marbre étant devenu, à ce qu’il paroît, extrêmement commun pourles gens riches, il dut arriver, ce qu’un grand usage amené amène naturellement, que le commerce s’en empara, et que les ouvriers en ce genre tinrent des approvisionnements de caisses plus ou moins dispendieuses, pour satisfaire à tons les degrés de fortune. On voit encore sur plus d’une de ces caisses, l’espace du milieu de leur devanture, rempli par un médaillon représentant un personnage, dont la tète est restée en masse, destinée à être terminée d’après le portrait de celui pour qui on eu feroit l’acquisition. Le nombre infini de sujets de composition qui se trouvent répétés sur les saces des sarcophages, semble bien ans i donner à entendre qu’il n’y avoit souvent aucun rapport entre les sujets de ces bas-reliefs et le personnage qui y fut renfermé. Au reste, les nombreuses considérations auxquelles les sculptures des sarcophages antiques peuvent donner lieu, sont, connue on l’a déjà dit, étrangères à l’architecture.

Ce qui peut regarder cet art en fait de sarcophages, doit se réduire à certaines imitations, qui s’y trouvent fréquemment répétées. des formes, des détails et de la décoration des édifiées. Tantôt on voit leurs surfaces ornées de cannelures en spirale ; tantôt elles offrent les profils, les moulures des piédestaux el des corniches, et l’ou en voit qui sont couronnées par des frises remplies de figures, Le beausarcophage en pierre travertine, trouvé au tombeau de Scipion, a le haut de sa surface antérieure orné des triglyphes et des métopes de l’ordre dorique. Souvent des colonnes placées aux angles donnent l’idée d’une ordonnance architecturale. Quelquefois le champ antérieur se trouve distribué en portiques formés par des colonnes, entre lesquelles s’élèvent des statues. Les couvercles, on l’a déjà dit, ne sont parfois autre chose que des froutons, soit triangulaires, soit arrondis, et se terminant à leurs angles par ce qu’un appelle les cornes, qu’on voit à un grand nombre de nippes et d’autels. Il se trouve encore de ces couvercles, qui non-seulement. sont des imitations de fumions, mais dont la sommité est taillée dans tentes ses faces, de manière à figurer les tuiles des toitures.

Il y a enfin sur les sarcophages et parmi les sujets que la sculpture y a représentes, beaucoup de monumens d’architecture figurés avec plus ou moins d’exactitude. Ce n’est pas là, sans doute,


que l’architecte trouvera des modèles pour l’art. mais toujours y peut-on rencontrer des renseignemens qui, comme ceux des édifiées gravés sur les monnaies, peuvent fournir, pour l’histoire des variétés de l’architecture, quelques autorités plus ou moins plausibles, et servir de documens propres à suppléer les ouvrages et les exemples que le temps a détruits.

SAS, s. m. Sorte de tamis, de figure cylindrique, formé d’une toile ou réseau de crin, par les trous de laquelle passe la poussière des corps. Plus le tissu de ce réseau est serré, plus est fine la poussière des corps que l’on tamise.

Ainsi, lorsque le plâtre a été concassé et battu, on le passe d’abord à la claie, ce qui donne une poussière composée de très-gros grains. Quand on veut avoir du plâtre plus fin pour les enduits, ou les ouvrages délicats, on le passe dans des sas ou tamis dont le réseau est plus ou moins serré.

SAS. (Terme d’architecture hydraulique.) C’est un bassin placé sur la longueur d’une rivière, ou d’un canal, bordé de quais, et terminé par deux écluses situées à l’endroit d’une chute qu’on suppose naître de la pente du terrain, et appropriées de manière qu’on peut se rendre maître de la dépense des eaux, et de la hauteur où l’on veut les élever dans le sas. Ces écluses servent à faire passer les bateaux de la partie d’amont dans celle d’aval, et réciproquement de la partie d’aval dans celle d’amont.

Si l’on veut faire passer un bateau d’une rivière basse dans une rivière liante, on l’introduit dans le sas, après quoi on forme les portes de l’écluse. Aussitôt on ouvre les portes de l’échue opposée, afin que l’eau qui patte par les guichets remplisse le sas jusqu’au niveau de lu rivière du côté d’amont. Alors le bateau monte au-dessus de la chute, et les portes île l’écluse étant ouvertes. il passe dans la rivière dont les eaux étoient plus élevées. On recommence ce jeu des écluses autant qu’il y a de bateaux à faire passer. C’est ainsi que les bâtimens de mer passent, à Ostende, du port dans le canal de Bruges, et de ce canal au port, à quelque hauteur que soient les marées. Ce sas est un des beaux ouvrages d’architecture hydraulique qu’il y ait.

SATYRUS. On associe ordinairement le nom de cet architecte avec celui de Pytheus, et on leur attribue la construction du célèbre tombeau de Mausole. (Voy. Pytheus. ) Cependant, comme il paroît que ce dernier n’a fait que terminer par une pyramide de vingt-quatre degrés surmontés d’un char de victoire, la masse de ce grande tombeau, on doit croire que Satyrus fut le seul auteur de l ‘ouvrage, qui ne recouper qu’après coup le couronnement pyramidal de Pytheus. (Voyez la description de ce monument au mot Mausolée.)