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On voit que jusqu’ici nous n’avons parlé que de salles faisant partie des monumens publics, et construites pour des usages politiques.

S’il étoit maintenant question de considérer les salles, comme entrant dans la composition des palais, ce point de vue nous offriroit un si grand nombre d’objets, que leur description, ou même leur énumération, deviendroit impossible. Qui ne voit, d’ailleurs, que ces objets rentrent tout naturellement dans la description des palais ? Un grand palais, en effet, peut avoir quelque salle principale pour l’étendue on la richesse ; mais son ensemble n’est, si l’on peut dire, et selon l’usage des distributions, et selon la manière de parler, qu’une suite de salles. Ainsi, comme l’on sait, toutes les pièces d’un grand palais reçoivent chacune un nom particuler, ou de son emploi, ou de l’objet principal de la décoration, et l’on dit : salle des Gardes, salle du Conseil, salle du Tróne, salle des Maréchaux, salle de l’horloge, salle d’Apollon, salle de Diane. En décrivant les intérieurs du palais du T. à Mantoue, nous avons parcouru une suite de salles, qu’on appelle : salle de Phaéton, salle de Psyché, salle des Géants, etc.

Ces salles ne sout donc point des ouvrages particuliers d’architecture, qui soient dans le cas de recevoir des règles, ou d’être soumis à des préceptes applicables à eux seuls. Leurs dimensions, leurs proportions, leur décoration et leur richesse, sont subordonnées à une multitude de convenances, qui rentrent dans celles des préceptes généraux.

Il faut d’ailleurs excepter du nombre des pièces dont se composent les appartemens, celles qui, ayant des destinations spéciales, obligées et caractéristiques, comme chambre à coucher, cabinet, bibliothèque, galerie, trouvent, à leurs articles, les notions qui les concernent, ainsi qu’au mot DISTRIBUTION.

Si, des palais, on passe aux maisons particulières, le mot salle, beaucoup plus restreint, ne se donne guère qu’à deux sortes de pièces, c’est-à-dire, à celle où l’on mange, et à celle où l’on reçoit, sous les noms de salle à manger et salle de compagnie, qu’on appelle plus communément salon.

Nous nous contenterons donc de faire, à cet article, une courte énumération des pièces auxquelles l’usage, d’après leur emploi, a affecté des noms particuliers.

Ainsi l’on dit :

Salle à manger. C’est, dans les maisons de quelqu’importance, une pièce séparée de l’appartement, et placée volontiers à rez-de-chaussée. Elle doit être bien éclairée, et ses fenêtres, autant que cela est possible, doivent donner sur le jardin, et procurer quelqu’aspect agréable. La salle à manger doit être pavée en carreaux de marbre ou de toute autre matière, qui permette


d’en laver l’aire. Sa décoration admet volontiers des peintures agréables, des vues de paysage, etc. Elle doit avoir des buffets et des fontaines.

Salle d’assemblée. Dans les palais et les maisons particulières, c’est une pièce où l’on reçoit compagnie. Voyez SALON.

Salle d’audience. C’est, dans les appartemens des fonctionnaires publics, une pièce où ils donnent audience. Elle précède ordinairement le cabinet. Elle doit être garnie de siéges, meublée simplement, et décorée avec plus de gravité que de magnificence.

Salle de bain. Ainsi appelle-t-on, dans l’ensemble des grands appartemens, une petite pièce où sont disposés le bassin et la cuve pour se baigner.

Salle de bal. C’est une salle qui ne se pratique guère que dans les grands palais. Elle doit être décorée avec élégance, et recevoir une tribune élevée, pour y placer les symphonistes. Telle est la salle de baldu grand appartement du Roi, à Versailles.

Salle de ballets, de comédie, de machines. Voyez THÉATRE.

Salle de billard. Est, dans toute maison, soit de ville, soit de campagne, une salle où est placé un jeu de billard. Cette sorte de salle est ordinirement boisée et garnie d’armoires, contenant les choses et les instrumens nécessaires pour le service de ce jeu. On doit y supprimer les glaces et tous autres ornemens fragiles.

Salle des gardes. Première pièce de l’appartement d’un prince, où se tiennent les officiers de sa garde.

Salle du commun. Pièce près des cuisines et des offices, dans les grandes maisons, où mangent les domestiques.

SALLE D’ARMES, s. f. On donne ce nom à une espèce de galerie, qui sert de magasin d’armes rangées dans un bel ordre et bien entretenues. On affecte dans ce rangement une ordonnance symétrique et décorative. On fait servir les différentes sortes d’armes selon leurs dimensions et leurs formes, à composer, soit des trophées, soit des pilastres, des colonnes, des pyramides, des frises, etc. , et à simuler tous les ornemens de l’architecture. Ces collections d’armes deviennent aussi un répertoire instructif en ce genre, où l’on voit rassemblé ce que les temps anciens avoient imaginé, et ce que les temps modernes ont perfectionné, dans l’art de fabriquer pour les hommes des moyens de se détruire. Il y a à Paris une des plus belles collections d’armes, à partir des siècles reculés. Ce qu’elle renferme de curieux, sous tous les rapports, lui a fait donner le nom assez impropre de Muséum d’artillerie.

Les salles d’armes font ordinairement partie des arsenaux. Il y en avoit une jadis d’une grande étendue