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ROU RUD


d’une flèche de clocher, ou d’une lanterne de dôme ;

A une roue garnie de dents, placée sur l’arbre d’un moulin à vent ou à eau, laquelle engrène aveu les fuseaux de la lanterne ;
A une petite roue de bois dur, ou de métal, cannelée sur son épaisseur, au centre de laquelle est un axe, et qui, étant placée dans une chappe, forme une poulie ;

En serrurerie, à un morceau de tôle arrondie en élévation, pour servir de gardes. Il y en a un très-grand nombre qu’on distingue par des noms différens.

ROUGE-BRUN. Rouge auquel on mêle du noir. Voyez Couleurs.

ROULEAU, s. m. plur. Espèce de cylindre, le plus gentiment en bois, qui sert à mouvoir les plus pesans fardeaux, pour les conduire d’un lieu à un autre.

Il y a de ces rouleaux qu’on nomme sans fin, ou tours terriers, parce qu’on les fait tourner au moyen de leviers. Ils sont assemblés sous une poulie, avec des entretoises ou des moises.

ROULEAUX, s. m. plur. Les ouvriers appellent ainsi vulgairement, au lieu du mot enroulement, les parties qui terminent en rond les modillons ou les consoles, et encore les parties contournées des panneaux et ornemens qui se répètent, en serrurerie.

On donne encore le nom de rouleaux aux enroulemens des parterres. Voyez Enroulement.

ROULONS, s. m. plur. On appelle ainsi les petits barreaux ou échelons d’un râtelier d’écurie, quand ils sont faits au tour, en manière de balustres ralongés, comme cela se pratique dans les belles écuries.

On nomme de même roulons les petits balustres des bancs d’église.

ROUTE, s. f. Est un synonyme de chemin, de voie. Ce mot a peut-être, en français, une plus grande extension d’idée, dans l’expression des distances à parcourir. Ainsi, on dira plutôt la route, que le chemin de Paris à Marseille.

Le mot route n’est guère d’usage dans le jardinage. On fait des allées dans un jardin, mais on pratique des routes dans un grand parc. L’idée de route semble devoir comporter celle d’une voie pratiquée, pour pouvoir y aller et y rouler en voiture. Cela même, en donnant clairement la définition du mot, en indiqueroit peut-être aussi l’étymologie, qui seroit le mot rota, roue. Les Anciens personnifioient les voies publiques sous la figure d’une femme appuyée sur une roue. La roue étoit le symbole de la route.

ROUTIER, re, adj. On appelle carte routière, non ouvrage qui contient la collection des cartes de toutes les routes de la France, avec toutes leurs mesures et distances d’un lieu à un autre, et avec tous les renseignemens dont les voyageurs et l’administration peuvent avoir besoin.

RUBAN. s. m. C’est, sur les profils de l’architecture, un ornement composé et exécuté par la sculpture, à l’imitation d’un ruban qui s’enrouleroit sans fin sur une baguette. Cet ornement se taille avec plus ou moins de relief, ou plus ou moins d’évidure.

RUDENTURE, s. m. C’est le nom qu’on donne à une sorte de bâton, ou simple, ou taillé en manière de corde ou du roseau, dont on remplit fort souvent jusqu’au tiers, a partir d’en bas, les cannelures d’une colonne. On appelle alors ces cannelures rudentées.

Nous avons déjà, au mot , fait assez connoître l’origine des rudentures, en montrant la raison qui les fit inventer, et le genre d’utilité qui en fut la raison. Nous ne dirons rien de plus ici sur cet objet. Voyez Cannelures.

A cet article nous avons rendu compte de quelques motifs qui ont pu engager l’architecte du péristyle de Sainte-Geneviève à laisser, ou à pratiquer des rudentures, dans toute la hauteur des cannelures de ses colonnes corinthiennes. Mais nous devons faire observer ici que cette pratique a pour soi peu d’exemples et peu de bonnes raisons.

L’objet principal de la rudenture, à consulter son origine et son utilité, étant d’affecter plus de solidité dans les parties inférieures de la colonne, et aussi de fortifier les arêtes de la cannelure, et de les garantir des accidens qui menacent les colonnes posées à terre ou à rez-de-chaussée, la raison semble vouloir que la rudenture ne se pratique, ni dans le parties supérieures de la colonne, ne dans les colonnes qui sont, ou élevées sur des piédestaux, ou placées hors des atteintes des passans.

Le besoin de la rudenture n’existant plus dans ces deux cas, ceux qui ne laissent pas de les employer, font seulement voir qu’ils emploient des choses dont ils ne comprennent ni l’origine ni la raison.

Nous nous bornerons encore à remarquer que quelquefois on emploie la rudenture de relief sur certains objets, c’est-à-dire, sans qu’elle remplisse le creux d’une cannelure. Ce n’est alors qu’un simple ornement sans motif ; ce qui est arrivé fréquemment dans l’architecture, de la part d’hommes habitués à ne reconnoître, pour l’esprit, aucune raison aux ornemens, de quelque genre qu’ils soient, et à les employer pour le simple amusement des yeux. Du reste, ces rudentures en relief n’ont guère été appliquées qu’à