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ROM ROS


l’architecture et de la sculpture. La colonne Antonine, ou de Marc-Aurèle, également intègre, moins belle dans ses sculptures, construite aussi en marbre, et rivale du monument de Trajan, pour la hardiesse et l’élévation. La colonne rostrale, qui n’est qu’une imitation, mais exacte de l’antique, et qu’on voit au Capitole.

Colonne milliaire. — Sur la balustrade du perron du Capitole, s’élève encore l’ancienne colonne surmontée d’un globe doré, d’où l’on comptoit les milles sur toutes les voies romaines. Voyez Colonne.

Nous ne parlerons pas du nombre infini de colonnes antiques de toutes les sortes de matières, de formes, de proportions, sculptées, cannelées, lisses, etc., où l’architecture trouve des modèles de tout genre. Voyez Colonne.

Mausolées. — Au nombre des tombeaux qu’on appela ainsi, et dont les restes subsistent, nous nous bornerons à compter le mausolée d’Adrien, appelé aujourd’hui le château Saint-Ange, et le mausolée d’Auguste, dont la partie inférieure existe encore. L’intérieur de Rome n’a presque plus conservé de restes de tombeaux ; on en sait la raison. Ils étoient tous construits hors de la ville et sur les routes, et nous nous sommes interdit de parler des antiquités que l’on trouve dans ses environs. Voyez Mausolée.

Pyramide. — C’est dans l’intérieur des murs actuels, et attenant à ces murs, que s’élève encore, dans toute son intégrité, la pyramide de C. Cestius, que nous avons décrite ailleurs. Voy. Pyramide.

Obélisques. — Ces monumens de l’art égyptien, avoient été transportés autrefois par les empereurs romains, de l’Egypte à Rome, pour y devenir l’ornement des cirques, et de quelques autres monumens, puisqu’on sait qu’il en existoit deux à l’entrée du mausolée d’Auguste, et qu’un autre, dressé au Champ-de-Mars, servit de gnomon. Tous ces obélisques ont été replacés pour servir de décoration aux places de Rome moderne, et tous ont été rétablis et restaurés par les soins successifs des différens pontifes.

Thermes. — Ces immenses édifices, qui réunissoient à l’usage, plus particulier des bains, beaucoup d’autres destinations communes aux lycées, aux portiques, aux gymnases, ont conservé un des premiers rangs au milieu des ruines de l’antique Rome. — Quelques-uns subsistent encore dans quelques vastes salles, comme celle des thermes de Dioclétien, convertie en église, dans quelques rotondes consacrées au culte chrétien. — On admire encore à Rome la vaste enceinte des thermes de Caracalla. — De grandes salles souterraines, qu’on croit avoir fait partie des thermes de Tite. On montre encore des fragmens des thermes d’Agrippa, auxquels se lioit le temple du Panthéon.

Il est probable que beaucoup de grandes constructions, auxquelles on donne des noms fort arbitraires, sont des démembremens de thermes, et cette opinion n’est pas invraisemblable à l’égard de ce qu’on appelle le temple de la Paix.

Nous ne parlerons ici, ni des routes, ni des hypogées, ni des catacombes, ni de beaucoup d’autres ruines, mal désignées par une critique vulgaire, et auxquelles les recherches nouvelles assignent d’autres dénominations.

L’objet de cet article n’étant point d’instruire celui qui étudie les monumens, sous le rapport de l’antiquité, mais seulement d’en rappeler l’existence aux architectes, nous avons cru devoir, en les indiquant, conserver les dénominations sous lesquelles ils sont généralement connus.

ROND, adj. Synonyme de circulaire. On donne quelquefois ce nom à ce qu’on appelle tore. Voyez ce mot.

ROND-CREUX. Voyez Nacelle.

ROND-D’EAU. On appelle de ce nom un grand bassin d’eau de figure circulaire, comme on en voit dans les jardins.

ROND-POINT. C’est ainsi qu’on appelle quelquefois en architecture, cette partie demi-circulaire que l’on pratique à l’extrémité d’une église en forme de basilique, et qui ressemble à une grande niche : c’est ce que les Anciens appeloient apside, et qu’on nomme aujourd’hui cul-de-four.

ROSACE, s. f. C’est le nom qu’on donne, dans le langage de l’ornement en architecture, à de grandes roses qui occupent le milieu des caissons dont les compartiment décorent les voûtes ou les plafonds.

Les rosaces sont susceptibles de différentes configurations. Comme elles sont des imitations libres et conventionnelles de fleurs ou de plantes diverses, leur caractère et leur forme varient, selon le besoin qu’a l’architecte de faire produire à cet ornement plus ou moins d’effet, en raison de la distance d’où il doit être vu, ou de l’accord qu’il doit avoir avec les autres objets de décoration.

Ainsi, il y a des rosaces qui n’ont qu’un seul rang de feuilles, d’autres en ont deux, quelques-unes en ont trois. Ces feuilles se trouvent disposées de façon à aller par étages ; elles sont taillées avec plus ou moins de fermeté, selon l’effet qu’on veut leur donner. Quelquefois les feuilles sont supposées lisses et aiguës, quelquefois elles sont dentelées, quelquefois arrondies, et elles vont en se superposant les unes sur les autres. Le milieu de la rosace est toujours indiqué par une espèce de bouton ou de culot, qui est, comme dans la nature, le point de départ de toutes les feuilles.