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Rome, tant sont nombreuses les ruines éparses, les parties isolées de construction, dont il n’est plus possible de découvrir l’emploi ; non pas même de tous les monuinens d’un même genre, dont il reste des vestiges qui les font reconnoître pour ce qu’ils ont été, mais seulement des différens génies de monumens qui subsistent avec plus ou moins d’intégrité, nous contentant de citer les plus remarquables de chaque genre. Encore bornerons-nous cette notion à l’enceinte seule de Rome.

En tête des restes d’antiquités auxquels l’architecture des Modernes n’a cessé, depuis quatre siècles, de demander des leçons ou des exemples, nous placerons :

Les temples, et en première ligne, comme le plus entier et le plus magnifique, le Panthéon, bâti, sous le règne d’Auguste, par Agrippa, restauré depuis sous les règnes de Sévère, Marc-Aurèle et Antonin.

Viennent ensuite, comme étant encore à peu près intègres, les temples qu’on appelle de Bacchus, de Faune, de Vesta, de la Fortune virile.

Comme restes de frontispices ou de péristyles de temples construits en marbre, il faut citer ceux des temples appélés d’Antonin et Faustine, de la Concorde, de Jupiter-Stator, de Jupiter-Tonnant, de Mars-le-Vengeur.

Basiliques. — On croit en voir un reste dans ce qu’on nomme la Basilique d’Antonin. Mais plusieurs églises, telles que l’intérieur de Sainte-Marie-Majeure, de Sainte-Agnès hors des murs, de Saint-Clément, sont des traditions de basiliques antiques.

Amphithéâtres. — Des restes de constructions fort considérables de l’amphitheatrum castrense, le plan général, la masse qui soutenoit les gradins, et près d’une moitié de l’élévation extérieure de celui qu’on appelle le Colisée. Voyez Amphithéatre.

Théâtres. — Un beau fragment du théâtre de Marcellus. Voyez Théatre.

Cirques. — Le plan général, l’enceinte et de fort beaux restes de construction du Cirque appelé de Caracalla. Quelques vestiges du grand Cirque. Voyez Cirque.

Aqueducs. — Quoique ces grandes et nombreuses constructions que les écrivains ont mises au rang des merveilles de l’Univers, soient (comme la nature des choses le veut) hors de Rome, cependant elles en firent tellement partie, et lui tiennent si nécessairement, que nous avons dû leur donner ici une mention. Du reste, voyez l’article Aqueduc.

Egout (Cloaca maxima). — Cet ouvrage dont la grandeur, la solidité et l’étonnante durée font encore aujourd’hui la gloire des rois de Rome, existe dans toute son intégrité, et sert toujours au même emploi. Voyez Cloaques de Rome.

Ponts. — Le pont Ælius, appelé aujourd’hui Ponte San-Angelo, subsiste encore dans son entier. Il existe des restes du pont Senatorius, sous le nom de Ponte rotto, du pont Fabricius, sous le nom de Ponte quatro capi, et des vestiges peu reconnoissables de quelques autres.

Murs de ville. — L’enceinte actuelle des murailles de Rome passe pour être du temps de Bélisaire. Quoique restaurées à différentes époques, ces constructions ont conservé les témoignages nombreux, des différentes manières de bâtir les murailles et les fortifications.

Portes de ville. — Il ne subsiste plus de portes qui puissent passer pour avoir appartenu aux plus anciens temps de Rome. Parmi celles qui passent pour antiques et qui sont de peu d’importance, il faut distinguer, comme ouvrage remarquable d’architecture, la porte appelée aujourd’hui Porta maggiore, et qui s’appeloit autrefois Porta Nevia et Labicana. Cette porte, formée de deux arcades, étoit, dans son attique bien conservé, un réservoir où aboutissoit l’eau de plusieurs aqueducs. On pourroit aussi l’appeler un château d’eau.

Arcs de triomphe. — L’arc de Titus, jadis engagé dans des constructions qui le déparoient, vient d’être dégagé et restauré. L’arc de Septime-Sévère, entier dans toutes ses parties, mais autrefois enterré dans son soubassement, maintenant mis à découvert. L’arc de Constantin, formé jadis aux dépens de l’arc de Trajan, est conservé dans son entier. L’arc des orfévres, curieux par ses ornemens. D’autres arcs, tels que celui de L. Verus et de Marc-Aurèle, n’ont conservé que leurs beaux bas-reliefs qu’on voit au Capitole. Voyez Arc de triomphe.

Janus. — C’est le nom qu’on donnoit à des portiques percés de quatre côtés, offrant une arcade à chacune de leurs quatre faces. Il y en avoit dans les différentes rues de Rome. Il s’en est conservé un qu’on a appelé improprement, ou temple, ou arc.

Portiques. — Sous ce nom général et fort vague, on comprend d’autant plus de monumens, que la destruction ayant isolé beaucoup de colonnes et de fragmens d’édifices, des ensembles dont ils faisoient partie, ou leur donne volontiers un nom qui ne semble désigner ni forme, ni destination particulière. Tels sont ces restes qu’on appelle Portique de Septimius, Portique d’Octavie, etc.

Forum. — On appelle Forum de Nerva, un très-beau reste d’architecture, qu’on admire au Campo Vaccino. On voit depuis peu les vestiges du Forum de Trajan.

Colonnes triomphales. — Rome possède, en ce genre, les deux plus beaux restes d’antiquité. La colonne de Trajan, toute en marbre, conservée dans la plus grande intégrité, présente une des principales merveilles de la construction, de