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RETRANCHEMENT, s. m. Dans la répartition des intérieurs, on appelle ainsi tout ce qu’on a retranché, d’une chambre ou de toute autre pièce, soit pour lui donner une meilleure proportion, soit pour lui procurer quelque commodité.

Retranchement se dit aussi de la suppression qu’on fait de certaines avances ou saillies, dans les rues et sur les chemins publics, pour les rendre ainsi praticables ou pour les aligner.

Retranchement est, dans l’architecture militaire, tout ouvrage fait pour fortifier un poste ou pour en augmenter la défense.

REVERS DE PAVÉ, s. m. C’est l’un des côtés en pente du pavé d’une rue, depuis le ruisseau jusqu’au pied du mur.

REVERSEAU, s. m. Mot composé de deux de mots, reverser et eau. C’est une pièce de bois, attachée au bas d’un châssis, d’une porte-croisée, qui, en recouvrement sur son seuil, empêche que l’eau n’entre dans la feuillure.

Quand cette pièce est sur l’appui d’une fenêtre, on la nomme pièce d’appui.

REVÊTEMENT, s. m. Ce mot exprime de la manière la plus simple et la plus claire, son rapport avec l’architecture et les bâtimens. Un édifice est une espèce de corps qui, se compose de matériaux fort divers. Entre ces matériaux il en est de plus ou moins agréables à la vue. Il y a aussi différens genres de constructions : celles qui se font de pierres de taille ou do briques choisies, présentent des paremens réguliers, unis, et d’un appareil qui plait aux yeux. Mais les constructions qu’on appelle maçonneries, formées de petits matériaux, de pierrailles ou de mœllous liés par le mortier, n’offrent qn’un aspect brut et désagréable. Leur solidité même exige qu’on garantisse leur superficie des injures du temps, et des causes de dégradation qui n’agiroient que trop sur elles.

Le revêtement est donc, selon le sens propre du mot, une sorte d’habit qui cache la nudité des constructions, et souvent la pauvreté de leur matière.

Les revêtemens sont de bien des genres, et ils dépendent tantôt de la nature même des matériaux qu’on veut cacher, tantôt des moyens particuliers à chaque pays.

Le mode de revêtement le plus commun, et l’on peut dire presqu’universel dans la construction de maçonnerie à Paris, est l’enduit en plâtre (voy. Enduit), parce que cette matière y est extrêmement commune.

Dans les pays qui n’ont point de plâtre, on revêt les murs d’une composition faite de terre, mêlée avec de la paille coupée. Voyez Torchis.

Ailleurs, en Italie surtout, les revêtemens sur la maçonnerie se font avec un mortier formé de chaux et de sable. On y en fait aussi de plus précieux avec un mélange de chaux et de poussière de marbre. Voyez Stuc.

Les variétés de ces sortes de revêtement au dehors des bâtimens sont nombreuses. On doit aussi avoir égard, dans le choix qu’on en fait, aux emplacemens qui les recevront. Ainsi il est reconnu que, dans les lieux bas et humides, les revêtemens en plâtre n’ont point de durée.

Dans l’intérieur des habitations, on use très-ordinairement du bois pour faire les lambris, qui sont les revêtemens les plus usuels des murailles, jusqu’à hauteur d’appui. La menuiserie procure aussi des revêtemens intérieurs aux murs des appartemens.

Après le bois, c’est le marbre qui donne les revêtemens les plus usuels, les plus beaux, mais les plus dispendieux. On trouve peu de restes de monumens antiques où le marbre n’ait été employé dans les intérieurs à former les revêtemens, et une multitude de constructions, aujourd’hui dépouillées de leur revêtement de marbre, nous apprennent, par les crampons ou agraffes qu’on y voit encore, qu’ils furent jadis ainsi revêtus.

On voit, en Italie et en Sicile, de grandes églises dont toutes les superficies, jusqu’à une certaine hauteur, ont reçu un revêtement, non-seulement de marbre, mais de compartimens de pierres précieuses, formant toutes sortes de dessins et de compositions de figures.

La mosaïque a aussi servi à faire des revêtemens, et la grande église de Montréal, près de Palerme en Sicile, est revêtue de mosaïque dans toutes ses superficies et du haut en bas.

Le mot revêtement et l’action de revêtir s’appliquent aussi, dans un autre sens que celui d’ornement, à des travaux de grosse construction. Ainsi, on appelle revêtement un mur de pierre ou de moellons, qui sert à fortifier l’escarpe ou la contrescarpe d’un fossé.

On appelle faire un revêtement, bâtir un mur à une terrasse pour en soutenir les terres.

Nous nous sommes servis du mot revêtement en décrivant la construction des pyramides, dont la masse, formée d’une maçonnerie de blocage, reçut d’abord l’enveloppe en pierres de taille, formée de gradins, qui fut elle-même revêtue de blocs de marbre.

REVÊTIR, v. act. Faire un revêtement. Voy. le mot précédent.

En charpenterie, revêtir signifie peupler de poteaux une cloison, ou un pan de bois.

En jardinage, c’est garnir de gazon un glacis droit ou circulaire, ou bien palisser de charmilles, pour le couvrir, un mur de clôture ou de terrasse.