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frises, soit sur des devantures de sarcophages, un très-grand nombre de ces sculptures en haut-relief.

On doit appeler demi-relief l’ouvrage de sculpture qui n’annonce, hors du fond qui le reçoit, que la moitié de la rondeur ou de la saillie des corps. C’est de ce genre que sont le plus grand nombre des ouvrages dans les frises des édifices, autour des vases, et sur une multitude d’autres monumens.

Enfin, le mot bas-relief doit s’appliquer à ces figures, à ces objets sculptés sur un fond, et qui semblent être aplatis, soit que la matière ait manqué pour leur donner une saillie plus forte, soit que beaucoup d’autres considérations aient porté l’artiste à préférer un effet plus doux.

On voit donc qu’il peut convenir à l’architecture, lorsqu’elle fait entrer, soit les ornemens soit les figures et leurs compositions dans les édifices, d’employer l’un ou l’autre de ces trois degrés de relief, qui, comme la chose s’entend d’elle même, peuvent compter encore d’autres subdivisions de degrés.

Comme l’usage, qu’on a nommé le tyran des langues, ne se soumet pas toujours aux dénominations que donne la raison, nous devons dire qu’il a prévalu, dans le langage ordinaire, d’appeler les trois degrés de relief du nom de bas-relief, en sorte qu’on est souvent obligé, par une contradiction bizarre, de dire qu’un bas-relief est fort saillant et presque de ronde-bosse.

C’est en adoptant la manière ordinaire de parler, que nous avons, au mot Bas-relief (voyez ce terme), développé avec beaucoup d’étendue les notions théoriques de cette partie importante de l’art de la sculpture, et les rapports qui l’unissent avec celui de l’architecture.

RELIQUAIRE, sub. m. Nous avons parlé, au mot Chasse (voyez ce terme), des ouvrages d’architecture et d’ornemens que l’on voit dans beaucoup d’églises, et qui renferment quelque saint. Les reliquaires, comme le mot l’indique, ont le même usage : ainsi que les châsses, ils sont des ouvrages d’orfèvrerie, et l’art a emprunté pour leurs formes la plupart de celles qui conviennent aux tombeaux et aux sarcophages ; tel est du moins le genre qui leur convient le mieux. On y observe toutefois d’y ménager un vide qu’on remplit avec une glace, et au travers de laquelle on voit les restes du saint que la religion expose aux hommages des fidèles.

REMANIER, v. act. C’est retoucher, refaire, raccommoder ou perfectionner un ouvrage.

REMANIER A BOUT. Voyez Manier a bout.

REMBLAI, sub. m. C’est un travail de terres rapportées et battues, soit pour faire une levée, soit pour aplanir ou régaler un terrain, ou pour garnir le derrière d’un revêtement de terrasse, qu’on aura déblayée pour la construction d’une muraille.

REMENÉE, sous. f. Espèce de petite voûte en manière d’arrière-voussure, au-dessus de l’embrasure d’une porte ou d’une croisée.

REMISE, s. f. Nous avons fait connoître au mot Carcères, (voyez ce terme) ce qu’étoient pour la forme, la disposition et la décoration, les remises qui, dans les cirques antiques, servoient à diviser les chars qui devoient disputer le prix de la course.

Dans les usages modernes, la remise est un renforcement pratiqué sous un corps-de-logis, ou formant un hangar dans une cour, pour y placer un ou deux carosses.

Pour un seul carosse, une remise doit avoir huit pieds de large ; pour plusieurs, sept pieds suffisent à l’espace qu’on donne à chacun.

La profondeur d’une remise, lorsqu’on veut mettre le timon d’un carosse à couvert, est de vingt pieds. Lorsqu’on relève le timon, on ne donne à la remise que quatorze pieds sur neuf de hauteur.

Afin de ranger aisément les carosses, on pratique dans les remises des barrières ou coursières ; au-dessus on pratique ordinairement des chambres de domestiques, qu’on dégage par des corridors.

Remise de galères. On nomme aussi de ce nom, dans un arsenal de marine, un grand hangar séparé par des rangs de piliers, qui en supportent la couverture, et l’on y tient à flot, séparément, les galères désarmées.

REMONTER, v. act. Elever un mur, un plancher, etc., plus haut qu’il n’étoit.

Remonter en dit aussi de l’action d’assembler toutes les pièces d’une machine, comme d’une grue, d’un engin, d’une chèvre, qu’on apporte d’un magasin d’atelier.

REMPART, s. m. Ce qu’on appelle ainsi est une élévation de terre ayant un parapet, un talus intérieur et extérieur, et un mur de maçonnerie si le rempart est revêtu, ou une berme s’il ne l’est pas.

Cette élévation est formée au dépens des terres tirées du fossé qu’on pratique autour d’une ville, ou d’une pièce de fortification, et sert à mettre à couvert du canon de l’ennemi, à élever ceux qui la défendent, et à y mettre en batterie des pièces de canon et des mortiers.

Les anciens remparts, devenus inutiles autour de beaucoup de villes, par l’effet des changemens survenus dans le système de l’attaque et de la défense des places, ont fini par être plantés d’ar-

bres,