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REI REL

On dira que, dans un sens contraire, l’opération du blanchissage ne nuit pas moins à la pureté d’une belle architecture, que celle du regrattage : celle-ci altère en enlevant, l’autre altère en ajoutant : elle obstrue beaucoup de ces fouillés et de ces noirs, qui font l’effet des ornement surtout ; enfin, elle tend à grossir les corps que l’autre atténue.

Lorsqu’une nécessité quelconque oblige de donner à un ancien monument une façon nouvelle, qu’on peut appeler de propreté, il doit suffire de nettoyer les pierres, en les frottant dans les détails avec des brosses, dans les parties lisses avec du sablon ou de la poudre de grès.

RÉGULIER, adj. On appelle régulier, dans le sens le plus simple, ce qui est fait conformément aux règles établies. Une ordonnance régulière sera celle où l’architecte se sera conformé aux proportions reçues, aura observé les rapports entre les diamètres des colonnes et leurs entre-colonemens. , que les exemples des boni ouvrages et des auteurs accrédités prescrivent.

On appelle aussi régulier, sous une autre acception, mais qui toutefois est une suite de la première, tout ensemble, tout édifice qui se compose de parties semblables, égales entr’elles ou symétriques. C’est pourquoi on dit d’un bâtiment qu’il est régulier, d’une façade, qu’elle est régulière ; d’un plan, qu’il est régulier, lorsque toutes les parties se correspondent arec exactitude, et forment ce qu’on appelle un tout complet ; c’est que cette correspondance et cette symétrie forment une des premières règles de l’architecture, et de tous les ouvrages qui aspirent à nous plaire, comme nous plaisent ceux de la nature, tant la nature a mis elle-même de cette sorte de régularité dans ses œuvres.

REHAUSSER, v. act. Signifie hausser davantage, rendre plus haut ce qui étoit déjà haut.

On dit, ce plancher s’est affaissé, il faut le rehausser ; les planchers de cette maison sont trop bas, il faut les rehausser ; ce bâtiment aura besoin d’être réhaussé pour s’accorder avec un autre.

Rehausser se dit aussi, dans la peinture de décoration surtout, de certains traits ou coups de pinceau qui, par des teintes brillantes, donnent un effet plus saillant aux objets. On rehausse des grisailles par des hachures d’un blanc fort clair ; on rehausse des ornemens en or.

REHAUTS, s. m. pl. Ce sont, dans le sens de l’article précédent, les traits qui, par des teintes plus vives, font mieux ressortir la rondeur des figures peintes. Dans les dessins lavés, c’est ordinairement le blanc du papier qui forme les rehauts.

REINS DE VOUTE, sub. m. pl. On appelle ainsi les parties triangulaires des voûtes, qui sont comprises entre la ligne de leur extrados, celle du prolongement de leurs piédroits, et la ligne de niveau qui passe par leur sommet.

On remplit ordinairement les reins des voûtes de maçonnerie ; quelquefois aussi on les laisse vides pour diminuer la charge : ainsi sont construites les voûtes dans les édifices gothiques.

REJOINTOYER, verb. act. C’est remplir les joints des pierres d’un vieux bâtiment, lorsque ce qui en faisoit la liaison a été rongé, ou par succession de temps, ou par l’effet des eaux pluviales, ou par toute autre cause. On ragrée alors ces joints avec le meilleur mortier fait de chaux et de ciment : pareille opération un lieu dans les joints des voûtes lorsqu’ils se sont ouverts, soit lorsque le bâtiment, étant neuf, aura tassé inégalement, soit parce qu’étant vieux, il aura été mal étayé, lorsqu’on y fait quelque reprise sous-œuvre.

RELEVER, v. act. C’est, dans la maçonnerie, tailler les bords d’un parement de pierre pour le dresser, ce qu’on appelle aussi relever les ciselures.

C’est aussi exhausser une maison d’un étage, ou un mur trop bas, de quelques pieds.

C’est replacer en son lieu une colonne tombée, un monument renversé, n’importe par quelle cause.

C’est déplacer un parquet, ou du carreau pour les raccommoder, ou pour y remettre des lambourdes neuves, ou pour y faire une nouvelle aire.

C’est, dans la décoration en peinture, donner plus de saillie à certains objets. Voy. Rehausser.

RELIEF, sub. m. Nom général qu’on donne à tout ouvrage qui a de la saillie, ce qui suppose qu’il se détache sur un fond.

Ce mot s’applique, particulièrement aux travaux de là sculpture. Il est assez impropre quand on s’en sert pour les statues. Une statue étant un objet isolé autour duquel on peut tourner, le mot relief ne lui convient pas plus qu’il ne convient à tous les autres objets isolés. Le terme propre pour distinguer, en sculpture, l’ouvrage isolé d’avec celui qui tient à un fond, est le mot ronde-bosse.

Les ouvrages sculptés, qui sont plus un moins relevés sur un fond, se distinguent ou se divisent dans le discours, par l’épithète qui accompagne le mot relief. Ce mot signifiant saillie, il est clair que les ouvrages qu’on détache sur un fond, peuvent s’y détacher par une saillie plus ou moins grande, par plus ou moins de relief.

Aussi appelle-t-on plein relief ou haut relief, les objets sculptés sur un fond, et qui s’y détachent avec une telle saillie, que l’ouvrage paroît de ronde-bosse. Il y a dans l’antique, soit sur des