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dont tous les pleins sont taillés en refends sur la pierre, ou sur l’enduit de stuc. Rien n’est plus commun à Paris, que des façades de bâtiment en plâtre, où l’on emploie la pratique des refends, à feindre ou a contrefaire l’apparence d’une construction en pierres.

Dès qu’on eut considéré les refends comme produisant, pour le plaisir des yeux un ensemble de compartimens plus ou moins variés, il fut naturel d’y chercher quelque raffinemens nouveaux. On a quelquefois rabattu les angles formés dans la pierre par le refend, et on les a taillés en biseau. Cette recherche toutefois diminue un peu de l’effet produit par les vives arêtes du refend.

On ne citera ici aucun exemple d’édifices à refends. Cette pratique comporte peu de variétés, et elle donne lieu à fort peu d’abus. Il suffit de dire qu’elle est de toute ancienneté : On la treuve sur les monumens de la Grèce et de Rome. Elle s’est renouvelée chez les Modernes avec l’imitation de l’architecture antique, et son emploi journalier, d’une exécution fort facile, n’a de préceptes à recevoir que du goût de l’artiste, et d’un petit nombre de convenanœs relatives ; à son art, et dont il est la seul juge.

REFENDRE, v. act. C’est, en charpenterie, débiter de grosses pièces de bois avec la scie, pour en faire des solives, des chevrons, des membrures des planchers, etc., ce qui s’appelle encore, scier de long. Cela se pratique aussi dans la menuiserie : ainsi les menuisiers nomment refend, un morceau de bois, ou une tringle otée d’un ais trop large.

C’est, en serrurerie, couper le fer chaud sur sa length, Avec la tranche et la masse.

C’est, dans L’art du couvreur, Diviser l’ardoise nominale feuillets avant de l’équarrir.

C’est, en terme de paveur, partager de gros pavés en deux, pour en faire du pavé fendu, qu’on emploie à paver les cours, les écuries, etc.

REFEUILLÉR. v. act. C’est faire deux feuillures en recouvrement, pour loger un dormant, ou pour recevoir les venteaux d’une porte ou les volets d’une croisée.

REFICHER, v. act. C’est refaire les joints des assises d’un mur, d’un piédroit, etc., lorsqu’on fait un ravalement ou une réparation.

REFUITE, s. f. On appelle ainsi un excès de profondeur d’un trou qu’on fait, pour placer une pièce de bois ou de fer, Comme un linteau entre les tableaux d’une porte, afin de pouvoir la revêtir. C’est aussi l’excès de Profondeur d’une mortaise.

REFUS, s. m. (Terme d’architecture hydraulique.) On dit qu’un pieu ou pilot est enfoncé jusqu’au refus du mouton, lorsqu’il ne peut pas entrer plus avant, et qu’on est obligé de couper la couronne.

REGAIN, s. m. Les ouvriers disent qu’il y a du regain à une pierre, une poutre de bois, etc., lorsqu’elle est plus longue qu’il ne faut, pour la place à laquelle elle est destinée, et en qu’on peut couper.

Regalement, s. m. : Est l’aplanissement ou le dressement de la surface d’un terrain, soit de niveau, soit suivant une pente arrêtée.

RÉGALER ou APLANIR, v. act. C’est après qu’on a enlevé les terres massives, mettre à niveau, ou selon une pente réglée, le terrain qu’on veut dresser. On appelle régaleurs ceux qui étendent la terre avec la pelle, à mesure qu’on la décharge, ou qui la foulent avec des battes.

REGARD, s. m. (Terme d’architecture hydraulique.) Tel est le nom qu’on donne à un petit bâtiment où sont enfermés les robinets de plusieurs conduites d’eau, avec un bassin pour en faire la distribution.

On appelle encore regards, des ouverture pratiquées de distance en distance, pour inspecter l’état des aqueducs ou conduites d’eau, et y faire les réparations qui peuvent y être nécéssaires.

RÈGLE, s. f. De l’instrument dont on se sert pour tracer, dans une multitude d’ouvrages, des lignes droites, le discours a emprunté le mot et l’idée de règle, pour expliquer métaphoriquement les préceptes dictés par l’expérience, et confirmés par l’exemple, qui servent, dans les beaux-arts, à guider ceux qui les pratiquent, et à les diriger par une route plus droite vers la perfection.

Les règles sont, donc, dans les opérations morales, ce qu’elles sont, et y sont le même office qu’elles sont dans les opérations physiques. Elles dirigent sûrement l’artiste, et elles abrègent le travail.

Nous avons dit ailleurs (voyez Principe) qu’il y avoit une distinction à faire entre les principes et les règles.

Ce qu’on appelle principe, avons-nous dit, ainsi que l’étymologie du mot l’indique, exprime l’idée d’origine, de source, d’où découlent des conséquences, et ces conséquences sont les régles.

Les principes en tout genre, sont, selon l’ordre de choses auquel ils s’appliquent, soit des conventions primordiales, soit des vérités générales, dont on ne sauroit contester l’existence, la légitimité, l’évidence, et qui servent de fondement aux lois qu’on en déduit.

Les principes sont des vérités générales, les règles en sont des applications particulières.

Les principes sont simples de leur nature, sans

Diction. d’Archit. Tome III
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