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aux grandes pièces les commodités qu’exige le service : tels sont, par exemple, les petits cabinets qu’on réserve volontiers auprès des alcôves.

Réduit exprime toujours l’idée d’une retraite locale, et placé hors de la circulation ordinaire des habitations.

REFAIT, adj. Se dit du bois de charpente qui est bien équarri, et dressé sur toutes ses faces.

RÉFECTION, s. f. On emploie ce terme au lieu du mot refacon, qui a un autre sens, pour signifier la grosse réparation, que la caducité ou un accident ont obligé de faire à un édifice.

RÉFECTOIRE, s. m. C’est, ou dans un hospice, ou dans une maison d’éducation, ou dans une communauté religieuse, un grand local servant de salle à manger.

Un pareil local doit avoir, en grand, tout ce qui accompagne les salles à-manger ordinaires. Il doit être à une proximité suffisante des cuisines. Il doit avoir de l’eau pour tous les besoins qui eu dépendent. On y pratique des armoires spacieuses, des buffets, des offices, des tables fixes, et des bancs qui le sont aussi. Il faut donner à ces pièces beaucoup d’élévation, et si on leur prépare des moyens d être échauffées l’hiver, il est encore plus important d’y ménager de grandes ou de nombreuses ouvertures, pour y renouveler l’air.

Les réfectoires, dans les grandes maisons religieuses, ont donné plus d’une occasion à l’architecture d’y bâtir de vastes et magnifiques salles, remarquables par leur construction, par leur ordonnance et par leur décoration. Tel est le réfectoire des pères Bénédictins de Saint-Georges-majeur á Venise, au fond duquel Paul Véronese avoit peint son beau tableau des Noces de Cana ; sujet, comme on le voit, bien choisi pour le lieu qu’il ornoit.

On peut citer encore comme un des plus beaux ouvrages en ce genre, et des plus hardis pour la construction, le réfectoire de l’abbaye de Saint-Denis en France.

REFEND, s. m., ENDS. C’est ordinairement au pluriel que l’on se sert de ce mot, pour exprimer ces canaux de séparation qu’on taille entre les pierres, pour empêcher qu’on n’aperçoive leurs joints, procédé dont on use quelquefois seulement dans des chaines de pierre, aux encoignures des bâtimens ; d’autres fois encore sur toute la surface des murs d’un édifice.

Il est probable que la pratique des refends aura dû son origine à l’usage de rabattre les angles des pierres, dans la crainte qu’ils ne se brisent par la pose, ou peut-être, comme on l’a déjà dit, au desir de cacher les joints, et surtout le ciment qui leur sert de liaison. Nous avons donné une origine à peu près semblable aux bossages (voyez ce mot), et il nous semble qu’il dut arriver aux murs à refends, comme aux murs en bossages, que par la suite on fit un agrément dans l’appareil, de ce qui, dans l’origine, avoit pu n’être autre chose qu’un procédé du besoin.

Dans la vérité, chaque compartiment de refends, comme ceui du bossage, sembleroit devoir représenter la surface de chaque pierre équarrie, et il est probable que les premiers appareils en pierres régulièrement taillées, devoient figurer par les refends horizontaux et perpendiculaires, l’étendue réelle du parement de chaque pierre.

Mais bientôt il dut arriver qu’on employât les refends à produire un appareil factice. Les murs bien dressés, et composés de pierres fort inégales en longueur et en hauteur, devinrent un champ, sur lequel il fut facile de tracer des lignes de refends, tout-à-fait indépendantes des lits et des joints véritables dont se composent les assises ; et c’est ainsi que nous voyons le plus grand nombre des édifices nous offrir, dans les canaux que forment les refends, une apparence de pierres dont les mesures n’ont aucun rapport, avec les dimensions effectives des matériaux qui forment la construction.

Dans l’usage actuel des bâtimens, les refends ne doivent être considérés que comme un moyen de variété, propre à corriger l’aspect de froideur et d’uniformité d’une superficie continuellement lisse, ou bien à introduire dans les parties de la construction, comme des teintés différentes, qui deviennent l’indication de la différente destination de ces parties.

Ainsi nous avons vu au mot Bossage, qu’un des plus fréquent emplois de cette manière de laisser aux pierres, une apparence brute ou rustique, étoit celui qu’on en fait, s’il s’agit surtout d’une grande masse d’édifice, dans lu partie de son soubassement, partie dont la solidité apparente et réelle est le principal mérite. Les refends sont employés dans le même esprit, à indiquer, bien qu’avec moins de force, les assises inférieures d’un édifice, et à détacher du reste de l’élévation, la base sur laquelle elle porte.

Les refends servent encore à imprimer un caractère de force et de solidité aux angles d’un bâtiment, aux encoignures d’un mur. Comme leur emploi a le plus souvent lieu, dans ces cas, sur des bâtimens dont les superficies, soit en pierre, soit revêtues d’un enduit, sont entièrement lisses, ils présentent alors l’image de chaines de pierre saillantes, et contribuent, à donner au spectateur l’idée d’un renfort, ou supplément de résistance porté aux endroits qui eu ont le plus besoin.

Mais, on l’a déja dit, les refends ne sont très-souvent, sous le crayon de l’architecte, qu’une sorte d’ornement qui donne quelque chose de plus piquant à une façade. On voit des palais a Rome,

dont