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que font des gens experts en l’art de bâtir, et nommés d’office ou par convention, soit sur la qualité et la Quantité, soit sur le prix des ouvrages ; quelquefois aussi sur quelque point douteux ou controversé d’un projet de construction ou d’un procédé nouveau.

Rapport, se dit aussi des ouvrages qui se font de différens morceaux de matière, et sur un fond d’une autre matière, comme, par exemple, de différens bois colorés et précieux, sur un fond de bois commun, de différens marbres sur un fond en pierre, d’or et d’argent sur le cuivre. Voyez sur cet objet, les articles Marqueterie, Mosaique.

RAPPORTEUR, s. m. Plaque de métal ou de corne transparente, en forme de demi-cercle, dont le limbe est divisé en 180 degrés, et les degrés en minutes, suivant sa grandeur. On s’en sert pour rapporter sur le papier les angles Qu’on a mesurés sur le terrain en levant un plan.

RATELIER, s. m. C’est, dans une écurie, une espèce de balustrade faite de roulons tournés, où l’on met le foin pour les chevaux, au-dessus de la mangeoire. Le râtelier doit être à une hauteur de la mangeoire, telle que les chevaux, tirant de haut leur foin ou leur paille, s’accoutument à lever la tête.

RAVALEMENT, s. m. On donne ce nom dans les pilastres et corps de maçonnerie ou de menuiserie, à un petit enfoncement simple, ou bordé d’une baguette ou d’un talon.

RAVALER, v. act. C’est faire un enduit sur un mur de moellons, et y observer des champs, des naissances et des tables de plâtre ou de crépi. C’est aussi repasser avec la laye ou la ripe une façade de pierre, ce qui s’appelle encore faire un ravalement, parce que l’on commence cette façon par en haut, et qu’on finit par en bas, en ravalant.

RAVENNE, est une des plus anciennes villes de l’Italie. Aucune n’auroit ni plus de restes à montrer, ni de plus variés de son antique existence, si, en passant sous tant de dominations diverses, elle n’eût éprouvé les plus nombreuses vicissitudes. Enfin, ce qu’elle a conservé de célébrité, sous le rapport des monumens, est dû à la domination, des Goths, dont elle fut quelque temps la capitale en Italie ; et le tombeau de Théodoric, qu’on y voit encore, atteste un des derniers éfforts de l’ancien art du bâtir.

Cependant on trouve dans Ravenne, de plus antiques témoins de sa grandeur et de sa richesse passée.

Le Musée des antiquités de Paris possède un bas-relief qui vient originairement de Ravenne, où l’on voit encore son pendant, entre toutes les raretés qui décorent l’église de Saint-Vital. La gravure a fait connoître ce dernier, qui représente le trône de Neptune avec trois génies, dont l’un porte son trident, et les deux autres une grande coquille de buccin. Un de ces génies est à droite du trône, les deux autres sont à la gauche. Au-dessous du trône est un monstre marin qui semble être là pour le garder. Le bas-relief du Musée de Paris offre la même composition, mais le trône est consacré à Saturne. Il existe des morceaux tout semblables pour la dimension et la composition, à Rome, à Venise el a Florence : d’où l’on doit conclure que ce sont tous morceaux détachés de l’ensemble d’une frisa appartenant à un temple de Ravenne, consacré à tous les dieux, et où chaque divinité étoit représentée, comme l’usage en est très-fréquent dans l’autique, sous l’image d’un trône accompagné des symboles et attributs que la religion avoit affectés à chaque dieu.

Il reste encore quelques débris de l’ancien pont de Ravenne. On y reconnoît la situation du phare destiné a éclairer la route des vaisseaux ; des vestiges de la belle porte de marbre, porta aurea, qui fut bâtie par Claude ou par Tibère, et aussi d’autres constructions qu’on donne pour les restes de l’ancien palais de Théodose.

Ravenne est extrêmement remarquable par la grande quantité de fragmens antiques de marbre, surtout noir et blanc, qui attestent le grand emploi qu’on en fil aux temps de sa magnificence.

Le cathédrale est ornée de quatre rangs de belles colonnes de marbre grec. L’église de Sainte-Apollinaire a vingt-quatre colonnes de marbre gris veiné, qui furent, dit-on, apportées de Constantinople. L’église de Saint-Vital, sur un plan octogone, est soutenue par des colonnes de marbre grec, qu’on croit avoir été apportées à Ravenne, sous les exarques qui en étoient les souverains, sortis la plupart de Constantinople, source principale d’où alors émanoient les richesses des arts et de l’architecture.

Dans une cour du couvent de Saint-Vital, on voit une chapelle revêtue de marbre gris de lin, qui fut bâtie par l’impératrice Galla Plaidia, fille de Théodose-le-Grand, pour servir de sépulture à sa famille. Il y a en effet trois grands tombeaux en marbre, celui de cette impératrice, ceux des empereurs Honorius, son frère, et Valentinien III, son fils.

Mais ce qu’on appelle la Rotonda, ou l’église de Sainte-Marie de la Rotonde, qui est maintenant hors de la ville, tout près des murs, est le monument le plus remarquable de ses antiquités. Il fut érigé à la mémoire de Théodoric, par la célèbre Amalasonte, sa fille.

Ce monument sépulcral se compose de deux étages. L’intérieur est aujourd’hui à moitié comblé et rempli d’eau. L’étage supérieur forme une salle circulaire qui se termine en voûte d’un seul mor-