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huit niches demi-circulaires distribuées à sa circonférence. L’étage supérieur étoit à jour, orné de colonnes isolées, vraisemblablement couronnées d’une petite coupole, pour abriter la figure ou le sarcophage placé à cet étage.

On n’alongera point cet article de la mention ou description des autres monumens antiques d’architecture qui existent dans Nîmes, ou qui se rapportent à cette ville. À l’article Aqueduc (Voyez ce mot), on a parlé de celui qu’on appelle vulgairement le Pont du Gard, grande et magnifique construction qui unit deux montagnes, et porte encore le canal qui conduisoit les eaux à Nîmes. Au mot Amphithéâtre, on a aussi donné les mesures de ce qu’on appelle les Arenes de Nîmes, et nous avons renvoyé, comme nous renvoyons encore le lecteur au bel ouvrage de M. Cerisseau sur les antiquités de la France. (A. L. C.)

NIVEAU, s. m. Instrument qui sert à tracer tine ligne parallèle à l’horizon, à poser horizontalement les assises de maçonnerie, à dresser un terrain, à régler les pentes et à conduire les eaux.

Il y a plusieurs sortes de niveaux. Il y a des niveaux d’air, à pendule à lunette, a pinnules etc. ; mais tous ces instrumens sont purement mathématiques, et on en trouve la description, la figure et la théorie dans les Dictionnaires de mathématiques ; c’est pourquoi nous nous dispenserons d’en faire connoître ici les formes et les particularités.

Ce qui est le principe de tous les niveaux, c’est la ligne parallèle à l’horizon. Dans l’art de bâtir, On dit poser de niveau, arraser de niveau, etc. On dit encore qu’un parterre ou qu’une allée est de niveau, quand elle est d’une égale hauteur dans toute son étendue.

On nomme niveau de pente un terrain qui, sans ressauts, a une pente réglée dans sa longueur.

On disoit autrefois liveau de l’italien livello ou libello, diminutif de libra, parce qu’un niveau se pose horizontalement comme une balance, et qu’anciennement il en avoit la figure.

Niveau de paveur. Longue règle, au milieu et sur l’épaisseur de laquelle est assemblée, à angle droit, une autre règle où est attaché en haut un cordeau avec un plomb qui pend sur une ligne de foi, tracée d’équerre à la grande règle, et qui marque, en couvrant exactement cette ligne, que la base est de niveau.

Niveau de poseur. Niveau composé de trois règles assemblées, qui forment un triangle isocèle et rectangle comme la lettre A. À l’angle de son sommet est attachée une corde où pend un plomb qui passe sur une ligne de foi, tracée d’équerre a la grande règle, et qui marque, en couvrant exactement cette ligne, que la ligne est de niveau.



NIVELER, verb. act. C’est, avec un niveau, chercher une ligne parallèle à l’horizon, en une ou plusieurs stations, pour connoître et régler les pentes, dresser de niveau un terrain et conduire les eaux.

NIVELEUR. C’est le nom qu’on donne à celui qui nivèle.

NIVELLEMENT, s. m. C’est l’opération qu’on fait avec un niveau pour connoître la hauteur d’un lieu à l’égard d’un autre.

NOBLE, NOBLESSE. L’idée de noble ou de noblesse transportée dans le langage et dans la théorie de l’art, est un emprunt fait à l’idée que l’opinion générale attache, dans l’ordre social, soit aux familles, soit aux hommes qu’une honorable perpétuité, que de grands services ou de belles actions marquent d’un caractère particulier entre les autres familles, entre les autres hommes.

Le mot noblesse, si on l’explique par son étymologie, ou si on le prend dans le sens de son acception usuelle, exprime et signifie cette espèce de qualité dont l’effet est de faire remarquer et distinguer les personnes auxquelles on applique cette dénomination.

Il fut donc naturel de l’appliquer aussi aux choses, aux travaux des hommes, et particulièrement aux ouvrages des beaux-arts, où l’on remarque des propriétés qui leur assurent une prééminence sur les autres ouvrages ; et la noblesse fut mise au nombre des qualités morales de l’imitation.

Quand on s’est ainsi rendu compte de l’idée de noblesse et de la qualité générale que le mot signifie, on éprouve, comme à l’égard de toutes les qualités dont l’expression véritable dépend du génie de l’artiste, quelque difficulté à développer par le discours, surtout dans les œuvres de l’architecture, et à faire sensiblement comprendre ce à quoi tient la manifestation de cette qualité.

S’il s’agit de la peinture ou de la sculpture, on peut plus aisément faire saisir par des exemples, et fixer par des analogies le caractère de la noblesse. Naturellement ces arts trouvent dans les signes extérieurs, dans l’apparence, c’est-à-dire dans les formes, les mouvemens, la contenance, les accessoires des personnes, le modèle de certaines qualités physiques ou sociales auxquelles on est convenu d’attacher l’idée de la noblesse du corps, de la physionomie, et celle même de l’action. Quant à la noblesse moralement entendue, c’est-à-dire celle de l’âme ou des sentimens, il est encore reconnu que ces arts n’en peuvent rendre l’idée sensible que par la noblesse extérieure des formes du corps.

L’architecture n’a pas dans la nature de modèle aussi sensible, et ainsi le type de certaines qualités y est plus abstrait, échappe plus faci-