Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée
186
POR POR


veler le luxe des grandes portes de bronze, et Paris auroit à peine un ouvrage de ce genre à citer, sans l’emploi très-remarquable qui a été fait du bronze à la nouvelle porte d’entrée du Louvre, par le côté de la colonnade. Il est vrai qu’on pourroît donner aussi le nom de grille à cette magnifique clôture, parce que le bronze y est employé en ornemens dans trois compartimens à jour, et que la partie inférieure est en bois. Cependant il faut dire qu’il entre certainement dans ces ornamens de ronde bosse, plus de métal qu’il n’en auroit fallu pour revêtir le fond d’une porte en bois, ci si ces ornemens, au lieu d’être de plein relief, eussent été placés ou appliqués de bas-relief sur des compartimens de bois, on eût appelé très-certainement ces portes, portes de bronze.

ÉNUMÉRATION ET DÉSIGNATION DES PORTES DE BRONZE QUI EXISTENT EN EUROPE.
Portes de bronze en Italie.

A Venise. Dans l’église de Saint-Marc. — Les portes du milieu de l’édifice. Elles sont fondues de bronze massif et de travail grec. Après la prise de Constantinople, on les enleva de l’église de Sainte-Sophie pour les transporter à Venise.

Dans la même église. — Porte du côté droit toute de bronze, enrichie de figures en manière de Niello, avec filets d’argent. On la croît du treizième siècle.

Dans la même église. — Portes de la troisième entrée, avec inscription latine contenant le nom de l’artiste vénitien.

Dans la sacristie de la même église. — Très-belle porte, ouvrage de Sansovino, terminée en 1556, composée de deux compartimens, représentant, celui d’en bas, la déposition au tombeau, celui d’en haut, la résurrection de Jésus-Christ.

Dans l’église de Saint-Dominique. — La maîtresse porte, par Jacobello et Pietro Paolo (vénitiens). On y voit trois figures ; Dieu le père, saint Jean-Baptiste et saint Marc.

A Padoue. Dans l’église de Saint-Antoine. — Portes de bronze, en face du cercueil du saint, faites en 1594. — Autres portes en pendant, faites, comme les précédentes, par Tiziano Aspetti.

A Vérone. Dans la basilique de Saint-Zénon. — Portes recouvertes de bronze, où sont représentés des traits de l’Aucien-Testament et des iniracles du saint. On les cript du onzième siècle.

A Bologne. Dans l’église de Saint-Pierre. — Un battant de porte, ouvrage de Marchione, au commencement du treizième siècle.

Dans l’église de Saint-Petronio. — La porte d’entrée, ornée de quinze bas-reliefs, de rinceaux et d’autres détails, par Jacobo della Quercia, au commencement du quinzième siècle.

A Florence. Dans la cathédrale. — Une porte de sacristie, par Luca della Robbia, avec bas-reliefs représentant les Evangélistes, les Pères de l’Eglise, etc. C’est un des plus beaux ouvrages en ce genre. Il date du commencement du quinzième siècle.

Au baptistère de Saint-Jean. — Portes de bronze, faites par Andréa Ugolino (voyez plus haut ce qui en a été dit), en 1330.

Au même baptistère. — Portes célèbres, faites par Lorenzo Ghiberti (voyez plus haut ce qu’on en a dit), en 1424.

Dans l’église de Saint-Laurent. — Petite porte en bronze, par Donatello.

A Pise. Dans la cathédrale. — Un battant de porte, par Bonnano (voyez plus haut la mention qu’on en a faite), en 1180.

Dans la même cathédrale. — Les maîtresses portes d’entrée, ouvrage de Jean de Bologne, où sont représentés en bas-relief les traits de l’histoire de la Passion, fait dans le cours du seizième siècle.

Au baptistère de Saint-Jean. — Portes fort remarquables, faites par Andrea Ugolino (dit) Pisano, vers l’an 1300.

A Lucques. Dans l’église de Saint-Martin. — Portes avec bas-reliefs, par Nicolas de Pise, en 1233.

A Loretto. Dans la basilique de cette ville. — Au chevet de l’église, trois belles portes de bronze, dont celle du milieu est plus grande ; les deux autres ont quelque chose de moins. Elles furent exécutées sous Sixte IV, ou sous Jules II.

A la même église. — La porte d’entrée, composée de deux battans de bronze fort riches en compartimens, les uns plus grands, les autres plus petits. Les grands contiennent les traits de l’Ancien-Testament ; les petits, ceux du Nouveau, et particulièrement ceux qui se rapportent à la Sainte-Vierge, Les encadremens sont des enroulemens arabesques où l’on voit (comme aux portes de Saint-Pierre à Rome) plus d’un objet de la Mythologie payenne. Ce grand ouvrage est dû à Jacques et Antoine Lombardo, fils et élèves du célèbre Girolamo Lombardo.

A la même église. — Du côté droit, porte à deux battans, chacun contenant cinq sujets de l’Ancien-Testament, par Antonio Bernardini.

A la même église. — Du côté gauche, porte semblable à la précédente pour les sujets, avec des détails d’ornemens fort riches, par Tiburzio Verzelli.

A Ancône. Dans l’église de Saint-Augustin. — Portes en bronze, exécutées par Moccio, vers 1348.