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conque d’émail sur les œuvres de la sculpture, n’est propre qu’à en altérer le travail et en corrompre les formes ; mais on ne sauroit nier que l’emploi de la terre cuite émaillée, dans une multitude d’objets de décoration, ne joigne à l’agrément des couleurs et à la variété des figures, l’avantage d’un éclat supérieur à celui de la peinture, et d’une durée, qu’aucune autre matière ne sauroit égaler.

Cet art, intimement lié à celui de la plastique, fouruiroit des élémens d’une autre nature pour la décoration des édifices, et multiplieroit les occasions, aujourd’hui trop rares, d’y introduire de la sculpture, dont on considère l’emploi comme un luxe dispendieux. Les ouvrages de la plastique, que l’usage des moules reproduit avec beaucoup d’économie, seroient à la portée des fortunes médiocres.

Ils remplaceroient surtout, avec un immense avantage, ces décorations fragiles qu’on exécute en plâtre, matière qui a aussi peu de valeur que de durée. Les princes et les riches peuvent seuls se procurer, soit en originaux, soit en copie, les productions de la sculpture en marbre, pour décorer leurs habitations au dedans et au dehors. Les ouvrages en terra invetriata se conserveroient encore dans beaucoup d’endroits, où toutes les autres matières se détériorent. C’est surtout dans les lieux bas et humides, que leur emploi en revêtement auroit un grand avantage.

Quoique l’art et le goût d’ornement qui firent jadis le grand mérite des travaux dont on parle, n’entrent plus aujourd’uhi dans les pratiques et les habitudes de nos décorateurs, on ne laisse pas cependant d’employer encore les carreaux de faïence, soit en pavement ou en carrelage, dans des pièces basses, dans les cuisines, offices ou rez-de-chaussée, soit en lambris et revêtemens, et rien n’offre mieux cet aspect de propreté et même d’élégance, que la boiserie et les enduits ne sauroient ni donner, ni surtout conserver longtemps. (A. L. C.)

PORCHE, s. m. Ce mot paroît dérivé et formé du latin porticus, portique.

Le plus habituellement, porche se dit de ce local servant de vestibule ou de pièce d’entrée aux églises, et que l’on retrouve encore à la plupart des premières basiliques chrétiennes. On sait que, dans les premiers temps du Christianisme, un espace particulier, et qui précédoit le lieu d’assemblée des fidèles, étoit réservé pour séparer les nouveaux convertis ou les catéchumènes. Cet usage religieux ayant cessé d’avoir son objet, le porche ne fut plus, dans les églises, une pièce d’obligation, mais on le retrouve encore, sous la simple forme de portique, à un grand nombre d’églises plus ou moins anciennes.

L’idée de porche ainsi que sa signification, ont fini, dans l’architecture moderne, par se confondre avec celles de portique, de vestibule, et même de ces frontispices en colonnes qu’on élève en avant des édifices, soit civils, soit religieux.

Ainsi, l’on peut donner le nom de porche, dans l’église de Saint-Pierre de Rome, à ce beau vestibule sous lequel sont les portes d’entrée du temple, comme on le donnera, si l’on veut, à ce portique circulaire qui sert de vestibule au palais Massimi. On appellera porche, à Paris, l’espace clos qui précède l’église gothique de Saint-Germain-l’Auxerrois, et cet espace formé en avant de l’église de Saint-Sulpice, par les colonnes doriques de l’ordre inférieur, qui entre dans la composition du frontispice de ce monument.

On donne aux porches différens noms, comme aux péristyles, selon le nombre de colonnes qu’on y emploie, et on les appelle tétrastyle, exastyle, octostyle, etc.

On dit aussi :

Porche cintré, celui dont le plan est sur une ligne courbe. Tel est celui du palais Massimi à Rome, qu’on a cité plus haut.

Porche circulaire. Porche dont le plan forme un cercle ou une partie d’un cercle régulier. Tel est celui que Pierre de Cortone a construit en avant du portail de l’église de Notre-Dame de la Paix, à Rome.

Porche fermé. Espèce de vestibule fermé au devant d’une église par des grilles.

Porche en tambour. C’est en dedans de la porte d’une église, un bâtis de menuiserie avec plafond, qui sert à garantir l’intérieur de la nef, soit de la vue des passans, soit des inconvéniens de l’air extérieur.

PORINUS. C’est le nom d’un des quatre architectes qui, selon Vitruve, jetèrent, au temps de Pisistrate, les fondemens de ce grand temple de Jupiter Olympien à Athènes, Qui ne fut terminé que sous le règne de l’empereur Adrien, et dont les restes subsistent encore.

Les associés de Porinus furent Antistates, Calleschros et Antimachides.

PORINUS ou PORUS. Nom qu’on donnoit à une pierre qui paroît avoir servi à l’architecture comme à la sculpture : lapis porinus.

Selon Théophraste et Pline, c’étoit une sorte de marbre. Le porinus, soit par sa belle couleur blanche, soit par sa densité, ressembloit beaucoup au marbre de Paros, avec lequel quelques interprètes l’ont mal-à-propos confondu.

Le porus, dit Théophraste, a la légèreté du tophus. Cette pierre qu’on ne connoît plus aujourd’hui, se trouvoit dans l’Elide, et Pansanias nous apprend que le temple de Jupiter d’Olympie en étoit bâti. Le bois sacré de l’Altis étoit environné

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