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POM POM


triclinium funèbre ; le tombeau de Nevolia Tychè et de Numatius ; le sepulcretum de la famille Nistacidia ; le tombeau de Calventius Quietus ; un tombeau circulaire, sans nom ; le tombeau de Scaurus.

S’il s’agissoit maintenant de rendre compte, en entrant dans la ville et en parcourant les rues qu’on y a déblayées, de chaque maison, dont les plans, les rez-de-chaussée, et les élévations plus ou moins conservés, permettent de retrouver les distributions et les formes, nous entrerions dans un détail auquel le discours seul ne sauroit suffire. Nous renvoyons donc le lecteur a l’ouvrage des Ruines de Pompei, par M. Mazois.

Quelques idées générales sur les maisons de cette ville suffiront à la courte notice que comporte cet article.

On remarque à Pompeia, comme dans toutes les villes, trois ordres de maisons, les unes petites, les autres moyennes, d’autres grandes et étendues.

Les maisons, à quelque classe qu’elles aient appartenu, ne paraissent avoir eu presque toutes qu’un étage à rez-de-chaussée, du munis sur la rue. Dans quelques-unes on voit, ou des restes d’escaliers, ou dans les murs, les trous qui indiquent les pièces de charpente, ou les marches de certaines montées conduisant à un petit étage, dont les fenêtres donnent sur le cavœdium. Cette disposition des maisons, et leur manque d’élévation, pourroit s’expliquer ici par la situation d’une ville bâtie sur un terrain qui, de temps immémorial, fut sujet aux tremblement de terre, occasionnés par le voisinage du Vésuve. Mais on voit qu’elle correspond assez bien à celle que Vitruve nous a donnée de la maison des Grecs, en général, car, d’après sa description, on ne remarque point qu’il y ait eu des étages les uns sur les autres. Cela tenoit jadis aux mœurs. Chaque famille avoit sa maison, et cette maison avoit en étendue de place, ce que, dans les usages modernes, on met un hauteur.

Cependant on remarque que beaucoup de grandes maisons, à Pompeia, avoient sur la rue des boutiques qui souvent ne communiquoient pas à la maison dont elles dépendoient. Ces boutiques formoient un revenu de location fort important.

On a facilement reconnu dans les moyennes et dans les grandes maisons de Pompeia, dont les rez-de-chaussée, quoiqu’à demi détruits en élévation, sont encore tout-à-fait entiers quant au plan, la plus grande similitude avec les parties qui, d’après Vitruve, composoient les maisons grecques. On y retrouve le protyron, le vestibulum, l’atrium, le tablinum, les différentes sortes de cavœdium, dont Vitruve nous a laissé les descriptions.

Quelques-unes des principales maisons de Pompeia offrent encore, lorsqu’on en considère les plans, la preuve d’une fort grande intelligence dans leurs distributions, et dans l’art de faire accorder une disposition de bâtimens réguliers avec les élémens discordans d’un terrain irrégulier.

Les maisons particulières de Pompeia ont donné lieu, dans leurs plans, et par les restes de leur élévation, à des rapprochemens faciles à faire de leur disposition intérieure, avec les descriptions que Vitruve nous a laissées des maisons de son temps. Le texte de cet auteur, privé des figures ou dessins qui en rendoient l’intelligence facile, est demeuré en quelques endroits d’une telle obscurité, qu’on seroit parvenu difficilement à l’éclaircir, sans les découvertes de la ville de Pompeia.

Vitruve, par exemple, a distingué, dans la construction intérieure des maisons, cinq espèces de cavœdia ou d’atria ; savoir : le toscan, et le tétrastyle, le corinthien, le dipluviatum et le testudiné. En rétablissant, d’après leurs plans et des vestiges de murs ou de colonnes, le plus grand nombre des maisons de Pompeia, on retrouve toutes les variétés que Vitruve a établies dans cette partie de l’art des distributions intérieures.

Presque toutes les pièces d’usage, décrites ou mentionnées par les auteurs dans les maisons d’habitation, ont été retrouvées et restituées en dessin et en théorie par l’auteur des Ruines de Pompei. On y voit le tablinum, qui étoit une pièce attenante au cavœdium. Cette pièce, à Pompeia, est ouverte du côté du cavadium, et on y trouve encore des portraits peints.

Les ailes étoient des pièces semblables, mais plus petites, placées à droite et à gauche de l’atrium. Elles étoient aussi ornées de portraits. On en voit dans presque toutes les maisons.

Dans les maisons de peu d’étendue, on logeoit les étrangers autour de l’atrium ; mais les grandes maisons avoient un local qu’on appeloit hospitium.

Le péristyle, ainsi qu’on le voit à beaucoup de maisons de Pompeia, étoit un portique qui entouroit une cour plus grande que le cavœdium, et entièrement découverte. On ornoit quelquefois l’intérieur de cette cour avec des fleurs et des arbustes.

Les chambres à coucher ou cubicula étoient presque toujours précédées d’une antichambre, appelée procœton. Elles n’étoient point aussi spacieuses que les nôtres, parce qu’elles ne servoient que pour dormir. On y ménageoit quelquefois une alcove pour y placer le lit.

Le triclinium étoit la salle à manger, qu’on appela d’abord diœta ou cœnaculum. Parmi les triclinia qu’on voit à Pompeia, il en est qui n’ont jamais pu recevoir la lumière du jour nécessaire pour les éclairer suffisamment ; ce qui ne doit pas étonner ; puisque le principal repas se faisoit le soir, et par conséquent à la lumière des lampes.