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EXPLICATION

Des Abréviations qui expriment la rareté des Médailles.

Le zéro, signifie que la tête, ou la Médaille dont on parle, ne se trouve point en tel métal, ou en tel module.

G, que la Médaille est commune, & n’a de valeur (surtout en bronze) qu’à proportion de sa conservation.

R, que la Médaille est rare ; & qu’elle est d’un plus grand prix qu’une Médaille commune.

RR, que c’est une Médaille précieuse ; qu’elle vaut le double, & souvent davantage, d’une Médaille désignée par une seule R.

RRR, que cette Médaille est d’une grande


rareté, & qu’elle manque souvent dans des collections nombreuses.

RRRR, que cette Médaille est unique, ou d’une rareté extrême.

GB, signifie le grand bronze.

MB, le moyen bronze.

PB, le petit bronze.

On observera enfin que la collection entière des Médailles de M. Pellerin est réunie au cabinet du roi, & la suite des impériales d’argent de M. l’abbé Rothelin, aux Médailles du roi d’Espagne.

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A A

A. Cette lettre étoit la première des alphabets Grec & Romain. Les Grecs en supprimèrent souvent la traverse ; ce qui le fait confondre, sur leurs Médailles & leurs Inscriptions avec le Λ.

L’A étoit une lettre numérale chez les Grecs, & valoit I. Les anciens Romains ne l’employèrent point à cet usage ; quoique Baronius rapportant des vers techniques qui exprímoient la valeur de chaque lettre de l’alphabet, ait cité celui-ci :

Possídet A numeros quìngentos ordine recto.

On apprend de ce vers que la lettre A surmontée d’une ligne de cette façon A, signifioit cinq mille.

Les Romains des premiers siécles ne firent point usage de ces lettres numérales. Isidore de Séville, qui vivoit dans le septième siécle, assure expressément le contraire : Latini autem numeros ad litteras non computant. Cet usage ne fut introduit que dans les tems postérieurs. M. Ducange, dans son Glossaire, explique au commencement de chaque lettré sa valeur en nombre. La plûpart des Lexicographes l’ont copié sans l’entendre ; puisqu’ils s’accordent tous à dire que l’explication de cet usage se trouve dans Valerius Probus. Ducange


a dit simplement qu’elle se trouvoit dans un Recueil de Grammairiens, du nombre desquels est Valerius Probus. Habetur verò illud cum Valerio Probo …… & aliis qui de numeris scripserunt edìtum inter Grammaticos antiquos.

L’A a pris des formes très-différentes sous la plume des copistes & sur les marbres, depuis les Romains jusqu’à l’invention de l’imprimerie, qui paroít avoir fixé l’écriture. Nous allons donner la plupart de ces formes ; & pour en faciliter la recherche, nous les diviserons en six grandes séries, qui seront partagées elles-mêmes en plusieurs sous-séries.

« La première grande série de l’A, est presque toute composée des caractères de la plus haute antiquité ; les plus récens de la première sous-série sont au moins du sixième siécle ; toutes les traverses de ses A partent du côté droit, sans toucher le gauche. La seconde sous-série se distingue par des traverses contraires, & fur tout par celle du milieu, naissant du jambage gauche, sans toucher le droit. Ses A ont souvent la forme de l’F ordinaire, mais presque toujours plus ou moins penchée vers la droite. Ses figures les plus récentes ne descendent pas au-dessous du neuvième siécle, & presque toutes font antérieures au quatrième. Il


Antiquités, Tome I. A