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« Oui, et quelque chose de particulier arriva, n’est-ce pas, de sorte qu’il était probable que vous, monsieur Macoy, vous vous rappelleriez ce mariage ? dit l’aubergiste d’un ton flatteur.

— Je le crois bien, même quelque chose de tout à fait particulier, » répondit M. Macey, hochant la tête de côté. « M. Drumlow… le pauvre vieux monsieur je l’aimais, malgré qu’il eût la tête un peu confuse, tant à cause de son âge que parce qu’il prenait une goutte de quelque chose de chaud quand l’office avait lieu le matin par un temps froid,… et le jeune M. Lammeter voulut à toute force se marier en janvier, — mois qu’il est certainement peu raisonnable de choisir, car le mariage n’est pas comme un baptême ou un enterrement qu’on ne peut remettre. Or, lorsque M. Drumlow… le pauvre vieux monsieur, je l’aimais… lorsque M. Drumlow arriva aux questions, il les fit en sens contraire, pour ainsi parler. Il dit : « Voulez-vous prendre cet homme pour votre femme légitime ? » Ensuite il demanda : « Voulez-vous prendre cette femme pour votre mari légitime ? » Mais le plus beau de l’affaire, c’est que nul autre que moi ne s’en aperçut, et que les fiancés répondirent tout de suite « oui », comme si j’avais moi-même dit Amen où il fallait, sans avoir écouté ce qui précédait ».

— Mais vous, vous saviez assez bien ce qui était en train de se passer, n’est-ce pas, monsieur Macey ? Vous ne fermiez pas vos oreilles, dites ? fit le boucher.