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emportés et si impatients. Vous voyez, on met ceci d’abord, sur le corps, » continua Dolly, prenant une petite chemise, et la mettant à l’enfant.

« Oui, » dit Marner, docilement, regardant de très près, afin d’initier ses yeux aux mystères, Là-dessus, Bébé lui saisit la tête de ses deux petits bras, et lui mit ses petites lèvres contre le visage, en faisant des ronrons.

« Tenez-donc, » dit Dolly, avec le tact délicat d’une femme, « c’est vous qu’elle aime le mieux. Elle veut aller sur vos genoux, j’en réponds. Allez, mignonne, alors. Prenez-la, maître Marner ; mettez-lui les petites affaires ; ensuite vous pourrez dire que vous avez fait ce qu’il fallait pour elle, depuis le commencement. »

Marner la prit sur ses genoux, tremblant sous l’influence d’une émotion mystérieuse pour lui, émotion causée par quelque chose d’inconnu qui commençait à poindre dans son existence.

Ses pensées et ses sentiments étaient si confus que, s’il eût essayé de les exprimer, il aurait seulement pu dire que l’enfant lui était arrivée au lieu de son or, — que son or était devenu l’enfant. Il prit les vêtements des mains de Dolly, et, sous sa direction, il les mit à Bébé. Celle-ci l’interrompit naturellement, par ses exercices gymnastiques.

« Voyez, donc ! mais, vous vous en tirez à merveille, maître Marner, dit Dolly ; cependant, que ferez-vous lorsque vous serez forcé de rester assis à votre métier ? car elle deviendra plus remuante et plus