Page:Eliot - Silas Marner.djvu/235

Cette page n’a pas encore été corrigée

puisqu’elle vous a été envoyée, bien qu’il y ait des gens qui ne soient pas de cet avis. Elle vous ennuiera peut-être un peu tant qu’elle sera si petite ; mais je viendrai avec plaisir, et j’en prendrai soin à votre place. Il me reste un peu de temps presque tous les jours ; car, lorsqu’on se lève de bonne heure le matin, l’horloge semble s’arrêter vers dix heures, avant qu’il soit temps d’aller chercher les provisions. Ainsi, je vous le répète, je viendrai prendre soin de l’enfant à votre place, de bon cœur.

— Merci… mille fois, dit Silas, hésitant un peu. Je serai bien aise que vous me disiez ce qu’il faut faire. » Puis, tandis qu’il se penchait en avant pour regarder l’enfant, — non sans quelque jalousie, — comme elle appuyait la tête en arrière contre le bras de Dolly, et observait Silas de loin avec contentement, il ajouta d’un air inquiet : « Mais je désire faire moi-même ce qu’il faut pour la petite. Sans cela, elle pourrait aimer quelque autre personne et ne pas s’attacher à moi. J’ai été habitué à me tirer d’affaire dans ma demeure, — je puis apprendre, je puis apprendre.

— Ah, pour sûr, dit Dolly, d’un ton de douceur. J’ai vu des hommes qui étaient étonnamment adroits avec les enfants. Les hommes sont en grande partie gauches et entêtés, — que Dieu leur vienne en aide ; — cependant, lorsqu’ils ne sont pas ivres, ils ne manquent pas de sentiment, bien qu’ils ne puissent appliquer ni les sangsues ni les bandages : ils sont si