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Ils ne se dissimulent pas que ce choix est très difficile à faire.

Roger pourtant se hasarde à proposer une ancienne amie.

— C’est une bonne fille, dit-il, avec laquelle nous n’aurons rien à craindre du tout. Elle fera cela pour me rendre service… sans plus. Justement, je l’ai rencontrée il y a quelque temps, après l’avoir perdue de vue depuis plusieurs années, et je n’ai qu’à lui envoyer un mot pour qu’elle vienne…

— C’est une ancienne maîtresse ?… demande Gaby devenue soudain soupçonneuse…

— Oui, mais tu n’as pas à être jalouse, tu sais. C’est une de celles qui vont de l’un à l’autre, suivant son caprice, et aussi quelquefois suivant la générosité des hommes…

— Une petite grue ! quoi !…

— C’est cela… Mais une grue déjà un peu relevée comme genre… une grue bon enfant…

— Alors, tu me jures qu’il n’y a pas de danger !…

— Entre toi et elle… Voyons, c’est me faire injure !…

— Dans ce cas, écris-lui… Mais donne-lui rendez-vous pour un jour que je serai là… Et je mettrai moi-même la lettre à la poste…

— Jalouse, va !…

— On est jaloux que de ce que l’on aime ! Tu le sais bien !…

De telles déclarations se ponctuent toujours par des baisers.

Roger n’y manqua pas, et, avant qu’il n’écrivit la lettre, Gaby voulut lui prouver que vraiment, c’était parce qu’elle l’aimait bien qu’elle était jalouse de lui…

Roger et Gaby étaient infatigables…

En sortant, la jeune femme emportait la lettre adressée à Mademoiselle Irène de Lély, qui était la personne dont avait parlé le lieutenant.

Irène de Lély était, comme l’avait dit son ancien amant, une petite femme prête à rendre service à ses amis, lorsqu’ils le lui demandaient. Elle avait catalogué les hommes en deux séries : les béguins et les autres. Les premiers étaient les bons camarades auxquels elle se donnait pour le plaisir, les