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encore s’il avait eu raison… des doutes lui revenaient… En somme, Roger avait affirmé, comme il l’eût fait même s’il était coupable, qu’il n’avait rien à se reprocher, quant à Gabrielle, elle avait pleuré, s’était mise en colère… comme toutes les femmes, qu’elles aient ou non quelque chose à se reprocher… On ne lui avait rien prouvé, et il n’était guère plus avancé qu’après avoir reçu la lettre anonyme…

Anselme contemplait sa femme couchée à côté de lui et plongée dans un profond sommeil… Son corps agité seulement par la respiration régulière… et il se disait :

— Est-ce le sommeil de l’innocence ?

vii

Gaby pratique l’homéopathie


Mais Gabrielle a bien compris, elle aussi, que ce premier succès, si elle veut qu’il porte tous ses fruits, a besoin d’être suivi d’autres démonstrations plus probantes de sa fidélité conjugale.

C’est ce qu’elle explique à Roger, dès le lendemain, pendant qu’ils sont encore au lit. La jolie Gaby a d’abord voulu se purifier en effaçant les baisers du mari par ceux de l’amant qui sont bien meilleurs et qu’elle savoure avec beaucoup plus de passion, vous n’en doutez pas, que ceux du pauvre Anselme Trivier. À présent, elle parle des événements de la veille :

— Voyons, mon chéri, as-tu une idée, toi, sur l’auteur de la lettre anonyme ?

— Ma foi non. Tu sais, il y a des gens auxquels il suffit de savoir que deux hommes sont très liés ensemble, pour en déduire que celui qui est célibataire est l’amant de la femme de l’autre… Neuf fois sur dix ils ne se trompent pas…

« Par conséquent, je mets la lettre au compte d’un monsieur qui t’a fait la cour et que tu as évincé, ou même qui, sans t’avoir précisément courtisée, aurait bien voulu t’approcher… Voilà tout !…