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Et elle l’injuria, fermée, hostile, elle aussi, pour toujours…

Jacques la quitta.

    

Tout était bien fini…

Il voulut revoir au moins la petite maison en ruines où il avait été si heureux.

Comme il était seul, maintenant, et comme tout ce qu’il avait cru si solide, si durable ressemblait maintenant à ces ruines confuses, inutiles et grises !

Jacques souffrait. Résigné, il s’en allait, car il se sentait bien incapable de recommencer ici une autre vie, banale et vide de sens.

    

Sous le grand ciel du printemps, limpide encore et lumineux, sous l’accablement lourd de l’été, les dunes du Souf s’étendaient, moutonnantes, azurées dans les lointains vagues… Jacques avait voulu quitter le pays aimé à l’heure aimée, au coucher du soleil. Et, pour la dernière fois, il regardait tout ce décor qu’il ne reverrait jamais, et son cœur se serrait.

Pour la dernière fois, sous ses yeux nostalgiques, se déroulait la grande féerie des soirs clairs… Quand il eut dépassé la grande dune de Si Omar