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infantile, le complexe de castration se rencontre chez tous les individus. Cependant i! peut être à l’origine de déviations sexuelles, quand la crise est mal surmontée. Chez le garçon, l’horreur de la femme et la prédisposition à l’homosexualité découlent de la conviction que la femme n’a pas de pénis. Ses parties génitales évoquent une menace qui provoque du dégoût au lieu du plaisir. Chez la fille, le refus d’accepter le fait de sa castration peut développer un « complexe de masculinité », qui fait d’elle une rival de l’homme. Il peut aussi favoriser la sexualité clitoridienne (par la masturbation).

5. Pour Freud, le primat du phallus est confirmé par la biologie : le clitoris est un petit pénis qui ne grandit pas et joue dans l’enfance de la femme le rôle d’un réel substitut du pénis. Mais après lui Mélanie Klein s’est refusée à tenir l’envie du pénis pour irréductible. Elle a estimé que la première relation de l’enfant au sein maternel et l’expérience de la séparation orale jouaient un rôle plus important que le complexe de castration. D’autre part, des analystes modernes, comme Maria Torok, récusent les notions de stade phallique, d’envie du pénis chez la femme et expliquent que la référence à la biologie masque un « phallo-centrisme ». L’application de la notion de complexe de castration aux deux sexes pose à la fois le problème de la sexualité féminine et celui de l’attitude de Freud à son égard.

Voir aussi : Homosexualité, Instances, Stades.