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vieilles races est aujourd’hui épuisée, qu’elles ne donnent plus que des rameaux desséchés et rabougris. Cela est vrai pour quelques-unes ; c’est faux pour beaucoup d’autres, faux surtout pour Maurice de Mac-Mahon, né seizième des dix-sept enfants du marquis Charles-Laure de Mac-Mahon. Homme de fer, on dirait qu’il a puisé dans l’ancienneté de sa famille une vigueur physique et intellectuelle propre à faire de lui un privilégié de la vie.

Nulle existence ne fut plus active que la sienne. Voilà près de soixante ans qu’il sert son pays. Avec Pélissier, Changarnier, Lamoricière, d’autres encore, tous jeunes comme lui, tous vaillants comme lui, il assistait le 5 juillet 1830 à la prise d’Alger. Il avait vingt-deux ans ; depuis ces heures glorieuses, toujours debout, toujours au premier rang, gagnant ses grades à la pointe de son épée, il s’est trouvé partout où il y avait à combattre sous le drapeau français : en Algérie, en Crimée, en Italie, sur la frontière française envahie par le Germain. Il a connu tour à tour les joies de la victoire et la douleur des revers ; Malakoff où il poussa le fameux cri : « J’y suis, j’y reste ! » Magenta où il fut créé duc et maréchal de