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rieure du nouveau président ne différerait pas de la sienne.

Des traits pareils peignent un homme, le font connaître, sans qu’il soit besoin de commentaire pour mettre en relief ce qu’ils offrent de vraiment grand. Ils lui assurent l’estime de ses contemporains comme l’admiration de la postérité. Si les contemporains sont injustes, le temps réforme leurs arrêts, le temps qui remet tout en bonne place, les hommes et les choses, qui rend la parole à la justice et fait d’elle l’arbitre souverain des arrêts définitifs de l’histoire. Mais Mac-Mahon n’aura pas besoin d’interjeter appel devant celle-ci de l’opinion publique sous l’œil de laquelle il a vécu, car l’avenir n’aura qu’à ratifier, en ce qui touche le maréchal, ce qu’on pense et ce qu’on dit de lui. Seulement, il embellira encore sa grande figure, lui donnera le cadre et les proportions de la légende. Il dira que, vainqueur ou vaincu, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune, il ne prit souci que de deux choses : le pays et l’honneur. Il l’assimilera à ces héros d’autrefois dont le souvenir nous a été transmis pur, superbe, dégagé de toute prévention. Nous nous souvenons qu’un jour le maréchal