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des forces militaires de la France ; il n’était pas de détail dont sa sollicitude repoussât l’examen. Il visitait les forts et les casernes, passait des revues, travaillait durant de longues heures avec le ministre de la guerre. Il avait fait du siège du gouvernement une ruche où le patriotisme était l’unique inspirateur, tout y étant fait pour la France et rien que pour la France.

Ce qui était même remarquable, c’est que si, dans les actes purement politiques, on le voyait hésitant et facilement dévoyé, il devenait superbe dès qu’en lui le soldait reparaissait. Cela fut surtout sensible durant le voyage qu’au cours de 1876 il fit en Bretagne et dans les départements du Nord. Autant l’étiquette des cérémonies officielles, les discours, les défilés de corps constitués l’impatientaient, autant il redevenait lui-même dès qu’il se trouvait au milieu des soldats. C’étaient alors un tact, un enjouement, une présence d’esprit qui frappèrent les populations. Un jour, dans une ville de l’Ouest, il visitait la caserne. La garnison était sous les armes et il passait le long des rangs. Tout à coup, on vit un capitaine se détacher de sa compagnie, s’avancer vers le maréchal et lui