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des intrigues parlementaires, ou, pour mieux dire, il ne s’y accoutuma jamais. Dans le volume que nous avons consacré au souvenir de sa présidence, nous avons exposé avec autant de vérité, croyons-nous, que d’impartialité les causes de la conduite qu’il tint au pouvoir. Ces quelques pages expliquent et font comprendre le maréchal de Mac-Mahon, chef de gouvernement, et c’est à ce titre que nous en reproduisons le début.

« Appelé au pouvoir par la majorité de l’Assemblée nationale, comme à un poste de défense sociale ; arraché brusquement à la vie des camps sans avoir eu le temps d’acquérir avec la gloire l’éducation politique nécessaire à tout chef de gouvernement, le maréchal s’était accoutumé pendant plus de trois années à se considérer non seulement comme le mandataire de la France, mais encore comme le délégué de cette majorité et comme solidaire de ses tendances et de ses volontés. Il se croyait engagé envers elle par la reconnaissance et envers le pays par la mission qu’il avait reçue d’elle et qu’il envisageait au gré de ses propres opinions.

« Une disposition particulière de son esprit, fortifiée par l’expérience du passé non moins