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la France, et son gouvernement en Algérie, de 1864 à 1870, on aura les principaux traits de sa vie jusqu’au jour où l’Assemblée nationale, après la démission de M. Thiers, lui confia le pouvoir, le 24 mai 1873.

Cette destinée nouvelle et si haute, le maréchal ne l’avait ni souhaitée ni prévue. Lorsque, dans la soirée du 23 mai, il fut officieusement averti que si M. Thiers maintenait sa démission, et si cette démission était acceptée par les représentants, lui-même recueillerait la majorité des suffrages de l’Assemblée, il conçut un trouble profond. Vingt-quatre heures plus tard, après une longue et orageuse séance, son nom sortait de l’urne, proclamé par 390 voix sur 392 votants composant les droites, qui seules avaient pris part au scrutin. Quand M. Buffet, président de la Chambre, se présenta à lui accompagné d’un grand nombre de députés pour lui faire part de la décision qui venait d’être prise, il répondit d’abord par un refus. Il fallut, pour vaincre sa résistance, adresser un énergique appel à cet esprit de dévouement au pays dont il avait déjà donné tant de preuves.

Quelques mois plus tard, dans une circonstance grave, il fit une piquante allusion aux