Page:E. Daudet - Le Maréchal de Mac-Mahon, 1883.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

hommes sans passion comme sans colère et s’il parle de ses successeurs, c’est pour regretter qu’ils n’aient pas été plus heureux que lui dans la solution des problèmes à l’étude desquels il se brisa.

Si nous avions l’obligation de raconter la carrière militaire du maréchal de Mac-Mahon, les quelques pages dans lesquelles nous sommes tenu d’enfermer cette biographie, qui doit être moins une biographie qu’un portrait, n’y suffiraient pas. C’est toute l’histoire militaire de notre pays depuis un demi-siècle qu’il faudrait raconter : la conquête de l’Algérie, la guerre d’Orient, la campagne de Kabylie, la guerre d’Italie, les gestes héroïques de l’armée du Rhin, la guerre contre la Commune, ces souvenirs émouvants, tragiques, douloureux qu’on ne saurait se rappeler sans tristesse et non plus sans orgueil. Dans ces souvenirs, Mac-Mahon tient une place considérable ; son nom ne peut en être détaché et vivra loin dans la postérité parce qu’il y vivra avec eux.

Comment, par exemple, parler de la prise de Malakoff sans montrer l’admirable soldat escaladant la terrible tour, s’en emparant par un coup d’audace et la gardant après l’avoir prise,