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Say et M. Martel, comme « franchement républicain, résolument conservateur, dévoué à la liberté de conscience et respectueux de la religion ». Cependant, cinq mois après, au moment même où M. Jules Simon, refusant de se laisser mettre en tutelle par la Chambre des députés, commençait à se voir acculé à la dissolution, il recevait la fameuse lettre du président de la République, présente encore à toutes les mémoires.

Cette lettre, il est bien vrai de dire qu’aucun fait ne la justifiait. Pour la comprendre, il faut se rappeler le peu de goût que le Maréchal professait pour le président du conseil, son désir toujours plus vif de gouverner avec des hommes de son choix, recrutés uniquement parmi ses amis, surtout à l’approche des élections municipales, d’où dépendait le résultat des élections sénatoriales ; les illusions qu’il conservait sur l’état politique du pays, et surtout la sourde irritation que lui causaient, depuis la chute de M. Dufaure, les votes successifs de la Chambre, et ce qu’il appelait à tort la complaisance de M. Jules Simon pour elle.

La lettre écrite par le Maréchal au président du conseil fut apportée au ministère de l’inté-