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Ces pages sont éloquentes comme un plaidoyer ; on les sent sincères comme une confession. Ce n’est plus seulement l’histoire d’un orateur, c’est celle d’un homme de gouvernement obligé d’agir, au milieu d’événements qu’on peut considérer comme les plus dramatiques de l’histoire contemporaine. Quelque opinion qu’on professe, M. Jules Simon, entrevu à travers ces pages historiques, inspire la sympathie ; on le suit avec un intérêt passionné durant cette journée du 4 septembre où, esclave de la discipline, il se trouve porté au pouvoir dans des circonstances qu’il n’avait ni souhaitées ni provoquées. On le suit pendant le siège de Paris, si plein de péripéties et de désastres, élevant son patriotisme à la hauteur de nos revers. On l’accompagne dans ce voyage de Bordeaux où à force de fermeté, de présence d’esprit, de vaillance, résolu à obliger M. Gambetta à se soumettre ou à se démettre, il lui arrache sa démission. On le voit appelant « les forces morales de la France » au secours de la civilisation et de la patrie contre la commune, et enfin, s’incarnant, avec le titre de ministre de l’instruction publique, dans le gouvernement de M. Thiers.