Page:Duval-Thibault - Les deux testaments, 1888.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
LES DEUX TESTAMENTS

— J’pense pas, dit un autre. Encore, s’il avait sa blonde avec lui.

— Oui, sa blonde ! dit un troisième, ne sais-tu pas qu’elle lui fait manger de l’avoine de ce temps-ci.

— C’est vrai, ça, reprit le premier, elle l’a planté là, pour le veuf Sainte Nitouche ; elle manque de goût, cette fille .

— Aussi, à ta place, je ne lui ferais pas le plaisir de me désoler pour elle.

— Bien non ! au contraire, je lui montrerais que je suis plus gai que jamais, dit le chef de la bande.

— C’est la sagesse qui parle par ta bouche, gros Pierre !

Amenons donc ce pauvre garçon là avec nous pour qu’il se console de toutes ses peines.

— Oui ! oui ! nous saurons bien le divertir, fut le cri des autres.

Comment réussirent-ils à entraîner Xavier avec eux ?

Le démon qui les inspirait, le sait bien, lui.

Ce soir là, la vieille mère attendit son fils vainement.

Comme elle était inquiète, la pauvre vieille, et comme elle pleurait en disant son chapelet pour l’enfant qu’elle croyait victime d’un accident !

Elle ne se coucha pas de la nuit et elle eut garde d’éteindre la lumière.

Mais les heures passèrent et Xavier ne rentra pas.