Page:Durkheim - Éducation et sociologie.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

même encore par des faits physiques, indépendants de la volonté de l’homme, tels que le climat, le sol et la position locale. » Mais cette définition comprend des faits tout à fait disparates et que l’on ne peut réunir sous un même vocable sans s’exposer à des confusions. L’action des choses sur les hommes est très différente, par ses procédés et ses résultats, de celle qui vient des hommes eux-mêmes ; et l’action des contemporains sur leurs contemporains diffère de celle que les adultes exercent sur les plus jeunes. C’est cette dernière seule qui nous intéresse ici et, par conséquent, c’est à elle qu’il convient de réserver le mot d’éducation.

Mais en quoi consiste cette action sui generis ? Des réponses très différentes ont été faites à cette question ; elles peuvent se ramener à deux types principaux.

Suivant Kant, « le but de l’éducation est de développer dans chaque individu toute la perfection dont il est susceptible ». Mais que faut-il entendre par perfection ? C’est, a-t-on dit bien souvent, le développement harmonique de toutes les facultés humaines. Porter au point le plus élevé qui puisse être atteint toutes les puissances qui sont en nous, les réaliser aussi complètement que possible, mais sans qu’elles se nuisent les unes aux autres, n’est-ce pas un idéal au-dessus duquel il ne saurait y en avoir un autre ?

Mais si, dans certaine mesure, ce développement