Page:Durkheim - Éducation et sociologie.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tendances, habitudes, désirs, émotions, etc., sur les conditions diverses dont ils dépendent, sur la forme qu’ils présentent chez l’enfant. Suivant qu’on voit dans les tendances un produit des expériences agréables ou désagréables qu’a pu faire l’espèce, ou bien, au contraire, un fait primitif antérieur aux états affectifs qui en accompagnent le fonctionnement, on devra s’y prendre de manières très différentes pour en régler le fonctionnement. Or, c’est à la psychologie et, plus spécialement, à la psychologie infantile qu’il appartient de résoudre ces questions. Si donc elle est incompétente pour fixer la fin, — puisque la fin varie suivant les états sociaux, — il n’est pas douteux qu’elle n’ait un rôle utile à jouer dans la constitution des méthodes. Même, comme aucune méthode ne peut s’appliquer de la même manière aux différents enfants, c’est encore la psychologie qui devrait nous aider à nous reconnaître au milieu de la diversité des intelligences et des caractères. On sait malheureusement que nous sommes encore loin du moment où elle sera vraiment en état de satisfaire à ce desideratum.

Il y a une forme spéciale de la psychologie qui a pour le pédagogue une importance toute particulière : c’est la psychologie collective. Une classe, en effet, est une petite société, et il ne faut pas la conduire comme si elle n’était qu’une simple agglomération de sujets indépendants les uns des autres. Les enfants en classe pensent, sentent et agissent autrement que quand ils sont isolés. Il se produit