Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/310

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nom, a compté, en commençant par son fondateur Baber, une série d’hommes très-remarquables. C’est à l’un de ceux-ci, à Akbar, petit-fils de Baber, qu’est due la fondation d’Agra. Akbar avait d’abord fait choix, pour l’emplacement de la ville nouvelle qu’il voulait construire, de Futehpore-Sikri, à dix-huit milles d’Agra, dans les terres. Là, sur une éminence, il s’était bâti un palais avec une mosquée ; puis les murs d’une ville avaient été érigés et la ville elle-même s’était élevée. Cependant Akbar se lassa assez vite de cette situation au milieu d’une campagne sans eau, et, abandonnant Futehpore-Sikri, il établit sa nouvelle capitale sur le bord de la Jumma, à Agra.

À Futehpore-Sikri il ne subsiste plus aujourd’hui que le palais et la mosquée d’Akbar avec les grands murs de l’enceinte ; la ville elle-même a disparu. On s’explique du reste la facilité avec laquelle les souverains orientaux ont de tout temps édifié à nouveau des villes capitales et la rapidité avec laquelle ces mêmes capitales abandonnées tombent ensuite en ruines, lorsqu’on voit la manière dont elles sont construites. Les palais, les édifices du culte, les remparts, sont les seules choses des villes d’Asie qui offrent quelque solidité de construction ; c’est là la