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des palais, appliqué à Calcutta, est un de ces traits étonnants d’exagération auxquels l’éloignement a donné le loisir de s’accréditer. Du crépi et du badigeon sur de lourdes colonnades, et sur les laides façades de grandes maisons en briques, constituent des constructions qui ont bien plutôt l’air de casernes que de palais.

Toute idée de palais à part, Calcutta offre un ensemble qui dépasse en grandeur tout ce que les Européens ont bâti ailleurs en Asie. Il y a d’abord le fort, une sorte de demi-cercle dont la section s’appuie à l’Hougly. C’est là le premier point de départ de la conquête anglaise, qui, comme une tache d’huile, en gagnant de proche en proche, est arrivée jusqu’à l’Indus et à l’Himalaya. Autour des remparts de la forteresse règne une vaste esplanade, et autour de celle-ci s’élève la ville européenne avec ses édifices et ses grandes maisons. Par delà la ville européenne, commencent les rues de la ville indigène. Une longue file des plus gros navires de commerce, disposés en rang pressés, couvre le fleuve. Le nombre des habitants dépasse un million.

Les Européens, au milieu de cette multitude, forment comme un état-major. Le moindre Euro-