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par ne plus y suffire. C’est ce qui est arrivé au rajah de Ramnad. Il s’est trouvé un beau jour criblé de dettes et accablé de procès, dans l’impossibilité de verser au collecteur anglais sa redevance annuelle. Le gouvernement anglais, qui n’entend pas raillerie en pareille matière, lui a alors dépêché un administrateur qui s’est emparé de la gestion de ses biens et qui reste chargé de faire rentrer les impôts, pour les appliquer au payement des sommes dues à l’État. En attendant que l’État soit entièrement payé, l’administrateur anglais ne laisse toucher au rajah qu’un nombre de roupies tellement en dehors de proportion avec ce qu’il était accoutumé de dépenser, que, n’ayant plus possibilité de faire figure et de tenir son rang, il s’est renfermé dans sa maison et ne voit plus personne.

Le rajah ainsi abaissé n’en est pas moins l’héritier de gens qui ont autrefois joué un grand rôle dans ce coin de l’Inde. La domination des anciens rajahs s’étendait jusque sur l'île de Ramisseram. Ce sont eux qui étaient les protecteurs du saint lieu, qui veillaient à la sécurité des routes qui y conduisent. Dans le temple de Ramisseram, nous avons vu les statues de plusieurs d’entre eux érigées