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bouddhistes a la clef. On ne vous y laisse pénétrer qu’en vous surveillant de fort près, de peur que vous n’enleviez un rameau ou même une simple feuille, ce qui serait le plus horrible des sacrilèges. L’arbre se projette en plusieurs troncs de deux terrasses superposées dont on l’a ceint successivement pour le soutenir. Il n’a rien de bien colossal. Son tronc et les rameaux qui s’en détachent ne suggèrent point l’idée de son grand âge. Le figuier d’Inde est un arbre dont le bois est peu résistant ; il périt facilement, mais par contre il pousse facilement des rejetons, et, s’il est certain que la bouture mise en terre il y a plus de deux mille ans est bien la mère de l’arbre que nous voyons, il sera probablement tout aussi certain que le tronc primitif est depuis longtemps tombé en poussière et que les parties actuelles sont des rejets d’une pousse postérieure.

Les prêtres bouddhistes de l’intérieur de Ceylan sont probablement, en Asie, ceux qui se rattachent aujourd’hui le plus directement au bouddhisme indien. Le bouddhisme est venu de l’Inde à Ceylan, plusieurs siècles avant l’ère chrétienne. On peut donc supposer que la forme du bouddhisme cingalais représente le mieux ce que devait être le bouddhisme primitif.