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péens. Le Japonais s’habille également moins que l’Européen. Il va tête nue, chausse ses sandales pieds nus, et reste même assez souvent jambes nues. Ses vêtements sont exclusivement en coton ou en soie, la laine lui est demeurée inconnue, ses îles ne nourrissant pas de moutons.

Nous ne rencontrons d’ailleurs aucun signe d’hostilité envers les étrangers ; bien au contraire, dans les boutiques, dans les auberges, même dans les simples maisons où nous entrons et où nous regardons tout d’un œil curieux, nous sommes accueillis de la manière la plus polie et avec une parfaite bonne humeur. Ce trait d’une bonne humeur constante paraît le trait dominant du caractère japonais. On ne voit partout que des visages souriants. Pour peu que sur la route nous accostions un Japonais, villageois ou citadin, jeune ou vieux, il se met à rire. Les Japonais rient avec nous, nous les voyons rire entre eux, il semble qu’ils rient toujours.

Cependant la foule de plus en plus pressée, les boutiques de plus en plus belles, nous apprennent que nous sommes dans les faubourgs de Yedo, et bientôt nous entrons dans la ville même.