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main de Pierre Leroux. Quatorze ans plus tard, Liouville, en publiant les Mémoires inédits de Galois, rédigea aussi une Notice qui n’ajouta rien à celle de la Revue encyclopédique. En 1848, le Magasin pittoresque publia à son tour une courte biographie non signée, mais que M. Ludovic Lalanne[1] m’a dit être de Flaugergues[2], et un portrait fait de mémoire par Alfred Galois, frère d’Évariste Galois. En 1849, les Nouvelles Annales de Mathématiques donnèrent à la suite d’une notice sur M. Richard, le professeur de spéciales de Galois, une courte Note sur Galois lui-même. Enfin, dans ces dernières années, l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux a signalé dans les Mémoires d’Alexandre Dumas père un passage intéressant sur le duel où Galois fut mortellement blessé.

Tel était l’ensemble des documents, accessibles à tout le monde, que je pouvais utiliser tout d’abord. Pour les contrôler, les critiquer et les compléter, il m’a fallu entreprendre des recherches dans différents dépôts d’archives. J’ai trouvé à glaner aux archives de l’École Normale, à celles du Ministère de l’Instruction publique et de l’Académie de Paris, aux Archives nationales, à celles du Bourg-la-Reine, de la préfecture de la Seine, de l’hôpital Cochin, des prisons de la Conciergerie et de Sainte-Pélagie. Malheureusement celles de la Préfecture de police, de la cour et du tribunal de Paris, où devaient se trouver des notes intéressantes et toute la procédure de ses affaires judiciaires, ont été brûlées en 1871. Les collections de journaux du temps, conservées soit à la Bibliothèque nationale, soit à celle de l’Arsenal, ne permettent de suppléer que très incomplètement à l’absence de ces documents. Pourtant la Gazette des Tribunaux a donné un compte rendu de tous les procès de Galois. D’autres journaux, comme la Tribune, m’ont fourni un certain nombre de détails intéressants. Un autre, la Gazette des Écoles, complète les documents conservés aux Archives nationales et aux archives de l’École Normale sur l’affaire qui amena l’expulsion de Galois de l’École Normale.

  1. M. L. Lalanne a connu Galois à Louis-le-Grand ; il en a surtout entendu parler par son frère Léon, qui était en Mathématiques spéciales avec Galois.
  2. Flaugergues, camarade de Galois à Louis-le-Grand, le retrouva pendant les derniers mois de 1830 à l’École Normale, dont il fut mis à la porte comme lui.