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l’organisation animale, se détachant de la masse lumineuse dont est formée la substance éthérée, porté de là vers la Terre par la force génératrice qui se distribue dans tous les animaux, montant et descendant sans cesse dans l’Univers, et circulant dans de nouveaux corps diversement organisés. Tel fut le fondement de la métempsycose, qui devint un des grands instruments de la politique des anciens législateurs et des mystagogues. Elle ne fut pas seulement une conséquence de l’opinion philosophique qui faisait l’âme portion de la matière du feu, éternellement en circulation dans le Monde ; elle fut, dans son application, un des grands ressorts employés pour gouverner l’homme par la superstition.

Parmi les différents moyens que donne Timée de Locres pour conduire ceux qui ne peuvent s’élever par la force de la raison et de l’éducation jusqu’à la vérité des principes sur lesquels la nature a posé les bases de la justice et de la morale, « il indique les fables sur l’Élysée et le Tartare, et surtout ces dogmes étrangers qui enseignent que les âmes des hommes mous et timides passent dans le corps des femmes que leur faiblesse expose à l’injure ; celles des meurtriers, dans des corps de bêtes féroces ; celles des hommes lubriques, dans des sangliers ou des pourceaux ; celles des hommes légers et inconstants, dans le corps des oiseaux ; celles des fainéants, des ignorants et des sots, dans le corps des poissons. C’est la juste Némésis, dit Timée, qui règle ces peines dans la seconde vie, de concert