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Tous les Africains qui habitaient la côte d’Angola et de Congo révéraient le Soleil et la Lune. Les insulaires de l’île de Ténériffe les adoraient aussi, ainsi que les planètes et les autres astres, lorsque les Espagnols y arrivèrent.

La Lune était la grande Divinité des Arabes. Les Sarrasins lui donnaient l’épithète de Cabar ou de Grande : son croissant orne encore les monuments religieux des Turcs. Son exaltation sous le signe du taureau fut une des principales fêtes des Sarrasins et des Arabes sabéens. Chacune des tribus arabes était sous invocation d’un astre : la tribu Hamiaz était consacrée au Soleil ; la tribu Cennah l’était à la Lune ; la tribu Misa était sous la protection de l’étoile Aldebaran ; la tribu Taï, sous celle de Canopus ; la tribu Kaïs, sous celle de Sirius ; les tribus Lachamus et Idamus honoraient la planète de Jupiter ; la tribu Asad celle de Mercure et ainsi des autres. Chacune révérait un des corps célestes, comme son génie tutélaire. Atra, ville d’Arabie, était consacrée au Soleil, et renfermait de riches offrandes déposées dans son temple. Les anciens Arabes donnaient souvent à leurs enfants le titre de serviteurs du Soleil.

Le Caabah des Arabes, avant Mahomet, était un temple consacré à la Lune ; la pierre noire que les Musulmans baisent avec tant de dévotion aujourd’hui, est, à ce qu’on prétend, une ancienne statue de Saturne. Les murailles de la grande mosquée de Koufah, bâtie sur les fondements d’un ancien Pyrée ou temple de feu, sont chargées de figures de planètes